Groix

À Port-Tudy, sur la rose des vents de l'an 2000, il montre le chemin; à Loctudy, il remplace le coq du clocher. Partout, présent dans les coeurs, son élégance n'eut d'égale que celle du «dundee». À Groix, il fut le roi.

C'était le printemps.

À Port-Tudy, la fête ouvrait la saison de pêche. Blanches, bleues, jaunes, les premières fleurs perçant la pelouse marine souriaient aux oiseaux.

C'est aujourd'hui.

Du trou, de l'Enfer à la pointe des Chats, la fresque minérale attirant des chercheurs de tous pays fait surgir les aiguilles bleu-nuit de glaucophane et le rouge du grenat. Habitant des maisons colorées nichées au creux des vallons, les Groisillons ont déserté leurs sillons, leurs puits, leurs fontaines tout en conservant, à deux pas du continent, un art de vivre insulaire.

En cette terre d'appellations taillées sur mesure, en ces lieux où sainte Anne protège les hommes de mer, en cette île de femmes aux mille trésors, les éclats du Grand Phare balaient l'océan tandis que la forme convexe des Grands Sables en fait une plage exceptionnelle en Europe.

Groix donna le jour au poète Jean-Pierre Calloc'h, la Somme lui prit la vie. C'était le mardi de Pâques 1917. Il avait 28 ans. Loin «du milieu de la mer» et «du pays d'Armor», il écrivait «Je suis le grand veilleur debout sur la tranchée. C'est toute la beauté du monde que je garde cette nuit».

À 45 mn de Lorient, face à Larmor, Groix, l'île aux grenats vous ouvre les bras.