Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 234 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 17cm X 24cm
EAN : 9782844790613
Guigone de Salins, 1403-1470
une femme de la Bourgogne médiévale
Quatrième de couverture
GUIGONE DE SALINS
1403-1470
UNE FEMME DE LA BOURGOGNE MÉDIÉVALE
Son prénom seul court encore à Beaune sur toutes les lèvres, comme celui d'une sur ou d'une amie. Elle est la fille du seigneur de Poupet, dont le château protège Salins, la cité de l'or blanc. Par son père, elle descend des Asinari, banquiers d'Asti dans le Piémont et par sa mère de l'élite des chevaliers du comté de Bourgogne.
Une éducation sélecte, baignée de religion, la conduit vers les femmes de pouvoir et de culture. Jeune épouse du chancelier Rolin, elle a toutes clefs en mains pour réussir et bénéficie d'une liberté d'agir propre à son époque, qui s'évanouira avec la Renaissance. Mère attentionnée, elle enseigne à son fils et à ses deux filles l'accomplissement de soi à travers les vertus et le savoir.
Inspiratrice de son mari, Guigone l'incite à faire uvre humanitaire. De la fusion de leurs idées naît l'Hôtel-Dieu de Beaune, fondation laïque rare et audacieuse au XVe siècle. Pour le plaisir des yeux et la paix de l'âme, pour adoucir les peines et les souffrances, Guigone introduit l'art dans l'hôpital, où les pauvres sont soignés dans le décor d'un château. Pour donner un sens à son veuvage, elle réalise son vu le plus cher, se consacrer au réconfort des malades. Par sa générosité et son dévouement, elle crée un établissement de charité modèle, dont la renommée pérennise celle de sa famille et de son lignage.
Inédite et très attendue, la biographie de Guigone de Salins a été dressée sur titres et documents originaux, dépouillés dans les fonds d'archives publiques et privées.
HÔTEL-DIEU DE BEAUNE
Trois mille jours de chantier, en plein automne du Moyen Âge, pour tailler le joyau de la Bourgogne. En façade, une toiture gris bleuté propose sa ligne de ciel, seule fantaisie à ses formes épurées. Du portail, un faisceau de lumière aimante vers la cour d'honneur, où le gothique flamboyant atteint sa perfection. Dans la mosaïque des tuiles, grands et petits louvres sont ciselés comme les fleurons d'un diadème.
À l'intérieur, la grande salle et les chambres sont dignes d'un palais : tableaux de maître et tapisseries de haute lisse, verrières historiées et meubles cossus assurent au quotidien agrément et confort. Au service des pauvres, la communauté des surs hospitalières a veillé durant presque cinq siècles, portée par la règle de vie novatrice des fondateurs.
À l'instar de Guigone, offrant quinze queues de vin pour sustenter les malades, les pensionnaires commencent dès le xve siècle à donner ou à léguer à l'Hôtel-Dieu des ouvrées de vignes. Ainsi s'est constitué le patrimoine viticole des Hospices de Beaune, qui chaque année le troisième dimanche de novembre, tiennent la plus grande vente de charité du monde, en mettant leurs vins aux enchères.
LE CHANCELIER ROLIN
Né en 1376 à Autun, Nicolas Rolin est le fils d'un homme d'affaires de la bourgeoisie et par sa mère est issu d'une famille de Pommard. Sa carrière juridique suit pas à pas trois ducs de Bourgogne. Conseiller au parlement de Beaune pour Philippe le Hardi puis avocat de Jean sans Peur au parlement de Paris, il est nommé en 1422 chancelier de Bourgogne par Philippe le Bon. Homme d'État de grande envergure, il inaugure un ministériat d'une longévité de quarante années. Énergique, il gouverne un pays en guerre permanente puis enclenche le processus de paix et parvient à réconcilier les maisons de France et de Bourgogne. Au nom du duc qui l'appelait son père, il mène une politique aux dimensions européennes. De la mer du Nord jusqu'aux monts du Jura, il relance l'économie et assainit les finances, centralise l'administration et réorganise la justice puis donne aux Bourguignons leur premier code de droit.
Investisseur, il acquiert une belle série de châteaux dont il se sert comme relais et ambassades dans ses multiples déplacements. Mécène, il commandite peintres et sculpteurs de talent. Bâtisseur, ses chefs-d'uvre sont la collégiale Notre-Dame-du-Chastel d'Autun aujourd'hui disparue et l'Hôtel-Dieu de Beaune où l'écu de Rolin et de Salins est la signature d'une passion commune.