Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 446 pages
Poids : 501 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782753501553
Guillaume Briçonnet (v. 1445-1514)
un cardinal-ministre au début de la Renaissance
marchand, financier, homme d'Etat et prince de l'Eglise
Quatrième de couverture
Dès 1946, Lucien Febvre avec sa fougue et son brio habituels avait vigoureusement attiré l'attention sur Guillaume Briçonnet dont le fils de même nom, pionnier de la Réforme en France, retenait seul le regard des historiens.
Pourtant, si le secret de sa personnalité nous échappe en grande partie, sa destinée a de quoi fasciner. D'abord bourgeois et marchand de Tours comme ses ancêtres, il sert ensuite successivement trois rois en cette période indécise que l'on ne sait où situer vraiment entre ce qu'il est convenu d'appeler Moyen Âge et Renaissance : secrétaire de Louis XI, puis quasi-surintendant des finances sous Charles VIII, membre éminent de son Conseil, devenu homme d'Église et cardinal pour s'y maintenir, principal auteur de la première guerre d'Italie et pour finir soutien de Louis XII dans son affrontement avec le pape Jules II. C'est pourquoi, quand on veut bien s'occuper de lui, on le dépeint comme un arriviste sans scrupule et un prélat sans conscience.
Sans vouloir à tout prix réhabiliter le personnage, il faut voir que, sans jamais perdre de vue la défense de ses intérêts personnels et de ceux de son clan, il s'est jeté avec résolution, voire avec conviction, dans toutes les grandes affaires de son temps, en première ligne sur tous les fronts : l'essor des finances publiques, l'affirmation d'un pouvoir royal, entier dans son affirmation et modéré dans son application, l'exaltation de la mission impériale et messianique du roi de France, la croisade contre les Turcs, la protection de l'humanisme naissant, le mécénat artistique, la bonne gestion de l'Église gallicane, enfin l'ultime bataille livrée pour la supériorité du concile général contre la primauté absolue du pape.
Lucien Febvre avait raison de le dire. Fils de ses oeuvres, il a ouvert avec éclat la longue série des cardinaux-ministres qui ont pendant trois siècles si honorablement servi la monarchie française.