Haïti, mon amour

Haïti, mon amour

Nous sommes le mercredi 13 janvier 2010, il fait un « froid de canard ». Dehors, le thermomètre affiche - 6 °C. Les portes de l'école primaire du Mesnil-Esnard sont fermées, comme tous les mercredis.

Ma mère, Colette, qui d'habitude se lève très tôt pour se rendre à son travail, n'y est pas allée aujourd'hui.

Je lis sur son visage une tristesse inhabituelle, ses yeux rougis et cernés témoignent des larmes qu'elle a versées toute la nuit. Je m'approche d'elle pour lui faire un gros câlin avant de lui demander, malicieusement, si mamie Cathy va venir me garder aujourd'hui, et pourquoi elle est si triste.

Mes questions la mettent tellement mal à l'aise qu'elle ne peut retenir ses larmes.

Elle peine à exprimer ce qu'elle ressent.

« Arrête de pleurer maman, lui dis-je. »

Je me précipite dans la cuisine pour remplir un verre d'eau, je lui tends. Elle le prend et le boit d'un trait, puis elle pose le verre sur la table basse du salon. Je reviens vers elle.

« Qu'ai-je fait de mal ? lui demandai-je. Ai-je encore fait une bêtise qui te contrarie ma grande chérie ? lui lançai-je, de nouveau.

- Non, me répond maman en me serrant contre sa poitrine, comme pour me protéger d'un danger imminent...