Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 194 pages
Poids : 300 g
Dimensions : 14cm X 22cm
EAN : 9782734209508
Les enseignantes
XIXe-XXe siècles
formations, identités, représentations
Quatrième de couverture
Institués dans les années 1830, les examens de l'Hôtel de ville (Paris) délivrent les brevets d'aptitude de maîtresse d'études et les diplômes de maîtresse de pension et d'institution. Il s'agit de diplômes nécessaires pour l'ouverture d'un établissement secondaire de jeunes filles. Bien qu'ils ne valent que pour le département de la Seine, ils sont beaucoup plus recherchés que le brevet élémentaire ou le brevet supérieur de l'enseignement primaire, sans doute en partie pour le prestige symbolique accordé à ce diplôme jugé de nature «secondaire». Le nombre de candidates au diplôme - en 1857-58, elles sont 600 dont seulement 219 qui réussissent (36,5 %) - suggère que de nombreuses jeunes filles le passent pour couronner leurs études et non pas dans un objectif professionnel. À l'origine, les candidates passent devant une commission désignée par le préfet et composée de cinq hommes et deux femmes, expérience que redoutent de nombreuses candidates. À la fin du XIXe siècle, Ernest Lavisse proteste contre la façon dont de tels examens déforment l'enseignement dispensé : «L'inévitable effet de cette importance de l'examen est qu'il devient le maître et le régulateur des études et des intelligences ; non pas seulement l'examen mais l'examinateur... Jeune bourgeoise, brevetée simplement pour l'honneur, elle sera indifférente à la vie intellectuelle». L'examen, qui devait à l'origine ouvrir les portes de la profession, est devenu un rite de passage dans la bourgeoisie parisienne ; pour les jeunes filles qui se destinent à l'enseignement, la formation proposée dans les écoles normales supérieures de Fontenay et de Sèvres, avec leurs examens spécifiques - y compris l'agrégation féminine -, est devenue la voie royale vers l'enseignement.