Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 2-176 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 14cm X 20cm
EAN : 9782843731013
Histoire de Thorigny-sur-Oreuse
Quatrième de couverture
Dans l'Annuaire de l'Yonne de 1843, Thorigny, près des sources de l'Oreuse, estprésenté comme l'un des plus beaux villages du département : il n'y a donc rien d'étonnant à ce que l'abbé Bouvier, curé de Villefargeau, lui ait consacré une monographie ; d'autant que le site est fort ancien, des outils de l'époque y ayant été découverts. Par ailleurs, une meule en granit micacé atteste de la présence romaine. Ensuite, il faut attendre le IXe siècle pour que Thorigny soit cité dans un document important, le Liber Sacramentorum, qui contient le nom des paroisses du diocèse de Sens, dont fait partie Thoringia, appelé aussi Thoriniacum, Thorigniacum, Toreneius, jusqu'au XIIe siècle. C'est vers 1130 que le premier seigneur connu, Etienne de Thorigny (de Torigniaco), est évoqué dans un acte officiel, comme témoin dans une donation ; de nombreux chevaliers, ou dits tels, lui succèderont jusqu'au XIVe siècle, sans que l'on puisse toujours affirmer avec certitude qu'ils sont bien seigneurs du lieu. A partir de Geoffroy de Sergines, descendant du célèbre compagnon de saint Louis aux croisades, la lignée des seigneurs de Thorigny, recensée avec soin par l'abbé Bouvier jusqu'à la Révolution, est ininterrompue.
Mais l'abbé Bouvier ne s'intéresse pas seulement à la généalogie seigneuriale ; il fait aussi revivre la communauté d'habitants qui est composée de vilains, de serfs associés et (en majorité) d'hommes libres ; et il décrit, en outre, l'organisation civile qui est si bien conçue (dès 1546 il y a des écoles qui fonctionnent régulièrement) que la Révolution ne modifiera pas sensiblement l'état des esprits. Par contre, les faits de guerre (essentiellement de religion) n'épargneront pas le bourg et sa région, malgré la présence du château de Thorigny et de ceux de Launay, Sixte, Fleurigny, Voisines, Fontaine, conçus pour abriter les populations en cas d'attaques de bandes armées et en dépit des murs d'enceinte des villages. Les passages de troupes, les réquisitions et les exactions alors ne se comptent plus. Toutefois, la vie religieuse est active et intense : les abbayes de Vauluisant, de Saint-Pierre-le-Vif, de Notre-Dame de la Pommeraie sont à la fois des foyers de propagation de la chrétienté, des lieux où l'on dispense des soins (Saint-Pierre-le-Vif) et des communautés prospères ; et l'on ne saurait oublier que ce sont ces moines qui, les premiers, ont défriché la masse des forêts, ont couvert de moissons des terres qui étaient incultes et ont contribué puissamment à l'équilibre social, dans le Sénonais comme ailleurs.