Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 470 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 21cm X 30cm
ISBN : 979-10-93309-07-1
EAN : 9791093309071
Archéologie hospitalière en France du Moyen Age aux temps modernes
actes du symposium de Limoges (23-24 octobre 2020)
Quatrième de couverture
À partir du XIIe siècle principalement, un acteur majeur, sinon politique et administratif comme lieu de pouvoir, du moins social et économique et fréquemment enjeu de pouvoir, intervient dans la transformation du paysage médiéval : c'est l'hôpital, qui accueille pauvres, malades et pèlerins. Si tant est que lui soit adjointe une église ou chapelle, avec cloche et desservant, voire un cimetière, l'hôpital ou la léproserie est un établissement religieux à part entière, un locus religiosus au regard du droit canon, couramment constitué en prieuré et normalement placé sous la tutelle et protection éminente de l'évêque, nonobstant celle d'autorités concurrentes proprement ecclésiastiques (monastères et couvents, collégiales, ordres religieux, recteurs paroissiaux... ) ou séculières (patrons laïques, communautés d'habitants, confréries...).
La charité des fidèles et sa propre gestion le nantissent d'un patrimoine foncier, immobilier et marchand, si ce n'est pareillement de bénéfices ecclésiastiques, dont les revenus, ajoutés aux aumônes et au casuel, doivent garantir son bon fonctionnement et sa pérennité. Il est facilement confié à une fraternité de clercs et de convers, hommes et femmes, soumis à quelque observance religieuse et à une certaine discipline communautaire.
L'hôpital, la léproserie moindrement peut-être, sont au coeur des réseaux sociaux, des circuits économiques et des dynamiques spatiales. À telle enseigne que leur implantation participe à la fixation et à la hiérarchisation du peuplement ainsi qu'à la redéfinition des itinéraires terrestres ou rend compte de celles-ci, de même que le niveau d'équipement hospitalier d'une agglomération représente un critère fiable de sa centralité et traduit le progrès de l'urbanisation.
L'hôpital ancien revêt une dimension symbolique forte. Au Moyen Âge, il est l'expression remarquable de la miséricorde divine, en procédant de la charité qu'elle anime. Dans la mémoire des hommes, il est demeuré jusqu'à nos jours le théâtre exemplaire de la souffrance soulagée par la bienfaisance, l'institution phare de cette bienfaisance et de l'assistance.
L'hôpital, enfin, est entré dans l'art et la littérature et il nous a laissé un important patrimoine archivistique, architectural et artéfactuel, dont on serait prêt à considérer que l'exploitation historique et surtout archéologique, selon des problématiques et des méthodes renouvelées, reste encore médiocre et la préservation trop souvent aléatoire ou mal assurée. Les colloques consacrés aux hôpitaux et aux léproseries se sont enchaînés ces dernières décennies cependant, qui ont fait sa place à l'archéologie pour nous renseigner sur l'espace et le bâti hospitaliers, l'insertion dans l'environnement, la vie matérielle, les populations accueillies. Et parce que les fouilles de sites hospitaliers n'ont pas non plus cessé en France au cours de la récente décade, le CAHMER a choisi, au titre des activités de son axe d'études hospitalières, d'inaugurer sur ce thème le cycle de ses « Archéologiques », alternant l'histoire et l'archéologie des établissements monastiques, castraux et hospitaliers. À l'occasion de la toute première réunion exclusivement dédiée à l'archéologie hospitalière précontemporaine, les chercheurs ont eu le loisir d'exposer les résultats de leurs travaux et d'échanger sur leurs problématiques, méthodes, pratiques et objectifs dans ce domaine particulier de la connaissance historique.