Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 135 pages
Poids : 438 g
Dimensions : 18cm X 27cm
ISBN : 978-2-909589-26-8
EAN : 9782909589268
Quatrième de couverture
En 1944, Félix Labisse entreprend une série de trente dessins à la plume représentant des créatures hybrides plus ou moins inquiétantes. Il rédige pour chacune d'elles un descriptif, détaillant les caractéristiques, les qualités et la dangerosité du spécimen, et parfois même les manières de le combattre, de s'en débarrasser ou de s'en servir.
Ces textes poétiques d'inspiration surréaliste, publiés quelques années plus tard sous le titre on ne peut plus sérieux d'Histoire naturelle, sont nés de lectures, d'observations, mais aussi des profondeurs de cet inconscient collectif et personnel, à la fois farfelu et angoissant, qui n'en finit pas de nous fasciner.
«Au moment où vous vous y attendez le moins, surgiront dans votre solitude des personnages aux féminités extravagantes, mi-femme mi-bête, mi-fille mi-démone, des succubes frénétiques à visage d'insectes, des amoureuses au sourire de panthère, des demoiselles échevelées aux yeux d'anges, des dames de pierre, des veuves de magiciens, des maîtresses de rois, de belles sorcières de vingt ans, les soeurs siamoises en robe de mariée. Charlotte Corday, des vierges impudiques, la jeune figue qui a posé pour Léonard de Vinci, la Montespan parée pour une messe noire, la Nonne sanglante, une crapaude modern-style, la Vénus de Milo en déshabillé galant, les déesses impures Perfica, Pertunda, Volupie, Urbande la déconnue, des femmes rouges armées de sabres d'abordage, Lilith, Juliette, Médée, Mycale, la Marquise de Merteuil, Marilyn Monroe nue, couverte de blessures en forme de bouches, Adrouide, la fille de Mars qui a huit seins, des ailes et un très long cou, ou encore des femmes aux corps passionnément beaux mais dont certains détails vous glaceront les veines.
N'hésitez pas, ouvrez vos portes, vos bras et vos lèvres. Laissez-vous engloutir dans les sables mouvants où elles vous conduiront.
Pénétrez, les yeux bandés, dans leurs labyrinthes de moire, leurs jardins où les roses saignent et leurs chambres lacustres jonchées de roseaux à têtes de fourrure.»
Félix Labisse, 1954.