Histoires de pains d'épices

Pour beaucoup d'entre nous, le pain d'épices évoque des souvenirs d'enfance, attachés à Saint-Nicolas et Noël, ou simplement au goûter des écoliers parfois un peu sec mais consistant. Le pain d'épices ne se limite pas, par ailleurs, aux fêtes et foires dans lesquelles on le trouve encore. Il a eu - et a toujours - de nombreux usages, tout en présentant une variété presque infinie de formes et de recettes. A quand remonte la fabrication du pain d'épices ? Il est bien difficile d'en fixer la date, ou même l'époque précise. Si l'on considère que le pain d'épices est composé de farine, de miel et d'épices, comme son nom l'indique, on peut faire remonter son apparition, en Europe, au IX^ème ou X^ème siècle. Le premier véritable pain d'épices aurait été inventé sous Charlemagne. En France, dans le Gâtinais, un manuscrit du XI^ème siècle nous apprend que Grégoire d'Arménie qui vivait en ermite à côté de Pithiviers, offrait à ses hôtes, le dimanche, un « gâteau de miel et d'épices ». A la Cour, on le découvre comme une friandise. En Alsace et en Allemagne, il participe aux fêtes religieuses, particulièrement celle de Saint-Nicolas.

C'est aussi du XV^ème siècle que nous vient la plus ancienne recette énoncée dans un manuscrit de Strasbourg. Aujourd'hui Gertwiller demeure l'incontournable patrie du pain d'épices. C'est là que Michel Habsiger a repris la vénérable maison Lips en 1977 et a mis sur pied un musée du pain d'épices avec tous son matériel d'imageries, de moules, d'ustensiles. Un véritable voyage dans les traditions et arts populaires avec, comme toile de fond, les contes des frères Grimm, Nuremberg et la route des épices passant par Venise et Gênes.