Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 374 pages
Poids : 510 g
Dimensions : 14cm X 21cm
ISBN : 978-2-87593-376-8
EAN : 9782875933768
Hôtel des chutes
chronique juive de Stanleyville, 1945-1948
Quatrième de couverture
Déborah Lifchitz, une des premières ethnologues à avoir fait des recherches en Afrique aux côtés de Michel Leiris, puis Denise Paulme, déportée et assassinée à Auschwitz dans la réalité, survit et part au Congo Belge avec Vital, un compagnon d'origine grecque, victime des expériences médicales dans les camps. Déborah et Vital se rencontrent à l'hôtel Lutétia en été 1945, où les déportés ont été ramenés ; on se retrouve d'emblée dans le Paris de l'immédiat après-guerre.
Vital fait partie de la communauté séfarade de Rhodes, implantée au Congo depuis le tout début du XXe siècle, c'est donc sa famille qu'il va rejoindre à Kinshasa, puis à Stanleyville (aujourd'hui Kisangani). La vie de cette communauté au Congo (très peu connue chez nous) est évoquée dans le détail de sa vie quotidienne (à lire Carol Mann on ne peut s'empêcher de penser aux descriptions de George Orwell dans Une Histoire birmane, ou d'André Gide dans Voyage au Congo).
Déborah est confrontée au système colonial belge, elle se révolte contre l'injustice de son fonctionnement, alors qu'avant-guerre, en tant qu'ethnologue durant ses voyages en Afrique, elle ne l'avait pas vraiment mis en question. Elle rencontre Patrice Lumumba (et d'autres futurs activistes), elle se lie avec l'un d'entre-deux, Félix ; leur histoire sentimentale deviendra un véritable scandale de moeurs.
Ce récit est le résultat d'un travail de recherche remarquable, à la fois sur le fond et la forme. Il a débuté lorsque Carol Mann a vu une tombe juive dans le cimetière de Kisangani et qu'elle a tenu à remonter la filière.
Le personnage du trafiquant, Joseph Joanovici à Paris, pendant l'Occupation, et celui de la puissante marchande Balimanga, sont réels. Patrice Lumumba était effectivement à Stanleyville à cette époque mais n'avait encore rien du révolutionnaire qui sommeillait en lui. Enfin, toutes les références sont tirées de documents authentiques.
Voici un livre magistral qu'on ne lâche pas et dont on ne sort certainement pas indemne.