Hypnos parle

Hypnos, l'autre nom de la nécessité d'écrire, une force mais aussi un devoir auquel tout nous incline à tourner le dos, m'a été sensible il y a plusieurs années à Oplontis. Je m'y étais juré, parmi les ruines, de ne pas rester sourd à son commandement.

Naturellement, Hypnos, c'est l'intimité d'une existence, dans mon cas d'abord marquée par le désespoir. Ce qui me monte aux lèvres lorsque je conçois qu'une de mes mauvaises actions étend son ombre jusqu'à moi, depuis un point lointain dans le temps.

À fréquenter Hypnos des années durant, on se découvre des ressources inconnues. N'importe. Je suis las de cette vie de marathonien, de Danaïde. J'écris pour que, enfin, Hypnos parle.

Ainsi débute ce recueil de trente-quatre feuillets d'une prose poétique de l'errance amoureuse, entre Paris, l'Asie, la Méditerranée... Mais surtout quête : Hypnos, le Sommeil qui, chez les anciens Grecs, apparaît à l'égal de la mort sur la panse des beaux vases - Hypnos n'appartient à personne.