Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 148 pages
Poids : 178 g
Dimensions : 14cm X 19cm
ISBN : 978-2-84805-478-0
EAN : 9782848054780
Les libraires en parlent
Histoire de la première grande grève d'ouvrières en France à travers quatre portraits de jeunes femmes .
Poignant et lumineux, ce roman de lutte bénéficie de la très belle écriture de Maryline Desbiolles .
Il n’y aura pas de sang versé : à rebours de toute représentation épique de la grève, Maryline Desbiolles fonde le soulèvement de ces premières grévistes dans le sang qu’elles ont déjà versé en silence, de façons diverses, dans leur vie de femme. L’image anachronique de la course de relais restitue la naissance de leur révolte : l’une à la suite de l’autre, puis en bande, les ouvrières s’élancent, à l’encontre du patronat et du patriarcat. L’écriture court aussi, prodigue de ces mots qui leur manquent, à leurs côtés ; et nous, lectrices et lecteurs, émus par leur histoire, inspirés par leur audace, sommes entraînés dans leur sillage.
Dans ce roman qui se lit d'une traite, on suit 4 ouvrières dans le milieu de la soie à Lyon. Témoignage de la condition des femmes en 1869 et de la révolte qu'elles ont menées de front. Si vous aimez l'histoire, la course de relais et la ville de Lyon, vous ne serez pas déçus.
Quatrième de couverture
Il n'y aura pas de sang versé. Au tournant de l'année 1868, elles sont quatre très jeunes femmes à converger vers les ateliers de soierie lyonnaise où elles ont trouvé à s'employer : « ovalistes », elles vont garnir les bobines des moulins ovales, où l'on donne au fil grège la torsion nécessaire au tissage.
Rien ne les destinait à se rencontrer, sinon le besoin de gagner leur vie : Toia la Piémontaise arrive à Lyon en diligence, ne sachant ni lire ni parler le français, pas plus que Rosalie Plantavin, dont l'enfant est resté en pension dans la Drôme, où sévit la maladie du mûrier. La pétillante Marie Maurier vient de Haute-Savoie. Seule Clémence Blanc est lyonnaise : elle a déjà la rage au coeur après la mort en couches de l'amie avec qui elle partageait un minuscule garni, rue de la Part-Dieu.
Les mettant littéralement en mouvement par la grâce de sa langue nerveuse et inventive, Maryline Desbiolles imagine ses quatre personnages en relayeuses, à se passer le témoin dans une course vers la première grève de femmes connue.
C'est en juin 1869 que la révolte éclate : les maîtres mouliniers font la sourde oreille aux revendications des ouvrières qui réclament de meilleures conditions de travail et de logement. Les filles s'enhardissent, le mouvement s'amplifie et dès lors le livre avance au rythme exaltant d'une troupe féminine s'autorisant enfin à ne plus courber l'échine : nos quatre relayeuses y apparaissent comme en couleur, dans une foule anonyme en noir et blanc, titubantes dans l'élan de leur propre audace.
Donner vie et chair à leurs émotions, leurs élans et leurs expériences est le plus bel hommage qui pouvait être rendu à ces oubliées de l'histoire.