Ilôt poétique

Je suis le cheminement silencieux des esclaves en fuite, je suis le rocou des fils de la forêt, ne vous rappelez-vous donc pas ces fronts exténués par l'écho du temps, la rivière soumise aux caprices des fers ?

Au coeur de la mangrove, il y a des questions qui ne peuvent rester sans réponses et nombreux sont les pas qui répondent à d'autres empreintes : celles d'une identité antillaise en quête d'authenticité, devant faire face aux soubresauts du temps.

Pour ne pas se perdre, une seule issue : retourner aux racines lointaines et tourmentées d'une culture américaraïbéenne pour être capable d'affronter l'ère nouvelle et appeler, dans un élan de fraternité, à la naissance d'un Être antillais libéré de ses entraves. L'histoire d'un peuple ne fait que commencer, un cri s'élève au-dessus de la flore exubérante. La ghuia, que certains pensaient perdue, résonne à nouveau, annonçant de périlleuses luttes. Une aube se lève. Voici le jour des peuples heureux, le matin des femmes et des hommes libres !