Infini, silence, lumière

De l'ordre des grandes pages de poésie a-temporelle infini silence lumière s'apparente à ce qui serait pour le poète du Grand Jeu René Daumal une « métaphysique expérimentale ».

Une expérience poétique à vivre incandescent, debout, les pieds enracinés dans son humus originel, les yeux tournés vers l'immensité intérieure.

Parole tournant autour d'un centre, qu'elle finit par pénétrer jusqu'au plus ardent de la nuit de son infracassable noyau, où le verbe jaillit d'une telle tension émotionnelle que le poète est contraint à aller chercher une langue loin, profonde, à la racine même de cette voix unique qui s'évanouit aussitôt dans le rien d'où elle émerge, tant tout ce qu'elle veut dire ne cesse de varier pour finir par s'effiler jusque dans les yeux du voyant.

Oui, il faut et faudra lire et relire ce grand Poème dans une unité haletante, le faire éclore dans un ouvert où l'incandescence de l'être est telle qu'il irradie jusque dans ses auras les plus amorphes.

Et, plonger élevé en cette poésie des profondeurs.