Insertion, les feux follets de la démocratie

Insertion : les feux follets de la démocratie

Ces dernières années, la notion d'exclusion largement répandue dans l'opinion publique conforte l'image d'une société fragmentée selon laquelle il y aurait un dedans et un dehors. Pour aider les « exclus » à se réinsérer, il faudrait recourir à des politiques spécifiques.

Mais les dispositifs créés à cette fin ne renforcent-ils pas l'isolement des personnes, en les définissant d'abord par leurs difficultés professionnelles et sociales ? Ces mêmes dispositifs peuvent-ils travailler aussi à la reconnaissance de collectifs ?

Quatre chercheurs du Centre d'études de l'emploi se sont penchés sur cette question pour montrer comment des intervenants sociaux, des militants, cherchent des solutions pour animer d'une vie démocratique les dispositifs auxquels ils participent. Reconnaître la pluralité de la parole, c'est accepter une prise de pouvoir.

Ce voyage sociologique dans certaines expériences d'insertion, notamment en Rhône-Alpes, laisse aussi entrevoir les difficultés d'une telle démarche. Cette démarche est tension permanente entre l'obligation de justifier l'usage des fonds publics et la volonté d'aménager un espace de mise en commun des différences. Elle comporte des incertitudes et des risques, et connaît des fluctuations... à la manière des feux follets.