Insulaire, José Lorenzi

Insulaire

Des Collines sauvages aux marines tranquilles, José Lorenzi, arpenteur de l'imaginaire, a composé son paysage intérieur à la façon d'un architecte patient, alliant les formes douces aux couleurs violentes d'une île sublimée par la lumière. Peintre de la Corse depuis l'enfance, il a fait rêver la bouillante génération de mai 68 en ouvrant une section d'arts plastiques au lycée de Bastia. Un groupe de fidèles disciples, « centurions » d'une nouvelle utopie, refaisait autour de lui un monde où l'art pourrait changer la vie.

Ce rêve s'évanouit aux années 70, dans le coup de tonnerre de la « fin de l'art ».

Les lendemains déchantent, mais José Lorenzi, qui a besoin de peindre pour respirer, élargit le champ de son imaginaire aux rivages insulaires, aux femmes sans visage, aux ruelles mystérieuses, passages obligés vers une renaissance. De Bastia à New-York en passant par l'Île Maurice, ses toiles désormais enrichissent par certaines, musées et collections. Il fallait l'écrin d'un livre d'art, associant entretiens personnalisés et iconographie de qualité, pour magnifier le parcours inédit de ce maître. À travers une déclinaison thématique, cet ouvrage a l'ambition de faire mieux connaître ou de révéler cette personnalité attachante d'enseignant libertaire et d'artiste visionnaire.

Tout être garde jalousement son jardin secret. José Lorenzi a ouvert le sien avec un double souci de vérité et de pudeur. Son portrait y gagne en fidélité comme en émotion.