Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 36 pages
Poids : 70 g
Dimensions : 15cm X 21cm
ISBN : 978-2-8071-0196-8
EAN : 9782807101968
Inventaire 68
un pavé dans l'histoire
Quatrième de couverture
- Vous devriez voir mes parents, ils ont fait 68 ! Mais ils ne m'en ont jamais parlé, je ne sais pas pourquoi ; ils sont amers, je crois...
Je ne sais pas pourquoi mais ça m'a plu, cette phrase : « ils ont fait 68 ».
Comme on fabrique quelque chose.
Comme on fait une bonne guerre.
Ce n'était pas très loin de chez moi ; à Ancenis. près de Nantes.
J'ai pris ma voiture et j'y suis allé.
J'avais téléphoné à la mère : elle m'a dit qu'elle était séparée d'avec le père de sa fille mais qu'elle lui dirait de venir au rendez-vous.
Une vieille maison rénovée, dans un village. Un chien qui me tourne autour. Je marche sur le gravier. Une femme vient m'ouvrir, la soixantaine encore jeune comme on fait aujourd'hui, longs cheveux blancs. Un intérieur genre bobo. Luxueux sans trop en avoir l'air. Des livres partout. Un tour de potier. Du café « commerce équitable ». On s'assoit près de ta cheminée.
- Alors comme ça, c'est Emmanuelle qui vous a dit de venir nous voir ?
Elle me dit qu'elle s'appelle Juliet, sans le « t » et sans le « e » à la fin.
Une voiture arrive.
Pierrot entre dans la pièce. Un grand sourire, les cheveux blancs et frisés.
Ils se font la bise comme deux vieux copains...
Ils se sont assis l'un à côté de l'autre sur le canapé.
Et ils m'ont raconté leur 68.
Je les ai longuement regardés ; et là, je me suis dit que je les tenais.
Je tenais mes héros.
Grâce à eux, j'allais pouvoir raconter ma propre mythologie de 68 !
1968. C'est bientôt le printemps. Entre la « première fois » dans une chambre de bonne, les Rolling Stones sur la platine vinyle, le Bal des vampires sur les écrans, la veste en tergal bleu électrique, les manifestations de rue, les contestations à la fac, les premières barricades, la méthode Ogino et les avortements clandestins, les ouvriers dans les amphis... Juliet, fille de bourgeois, et Pierrot, fils de prolo, tentent de s'aimer. La lutte des classes n'en a jamais fini.
Nicolas Bonneau ne se perd ni dans les clichés, ni dans les détails des événements. Il suit les parcours de quelques-uns en essayant d'attraper au vol des sensations, des émotions, bref les symptômes d'une époque.
Il contribue à la mémoire de ceux qui ont vécu ces événements, de près ou de loin, sans concession ni glorification, en interrogeant l'histoire récente et le présent.
Ce « 68 », vu par le petit bout de la lorgnette d'un jeune couple attachant, est ludique, humain, politique, polémique et porteur d'espoir.