Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 281 pages
Poids : 1783 g
Dimensions : 23cm X 28cm
ISBN : 978-2-36749-030-4
EAN : 9782367490304
J.M.W. Turner
les carnets secrets
Les libraires en parlent
Quelle surprise que celle de Ruskin lorsqu'il inventoria le leg de Turner à la couronne... Quelques centaines de carnets et de milliers d'oeuvres plus tard, la légende de ce travail laisse à penser que le petit John R. dissimula (voire immola) les dessins les plus osés de l'artiste...
"Conservés à titre de témoignage de ses divergences". Les 108 estampes érotiques retrouvées sont autant de prétextes à convoquer le paysagiste reconnu et révéré, plus d'un siècle et demi après sa mort. Les éditions Cohen & Cohen mettent en lumière la part discrète (et indiscrète) de la vie de Turner, annoncent l'inspiration qu'il suscita à ses successeurs, tant dans sa singulière maitrise de la couleur, des perspectives, mais aussi de la tentation des corps...
Alain Jaubert signe ici une biographie audacieuse, délicieuse et éclairée. L'effacé Turner laisse son trône de téméraire acharné, s'éloigne des dessins académiques ou des premières esquisses que vendaient son père dans sa boutique. L'intimité sensuelle d'un homme que l'on savait discret et taciturne se découvre au gré des pages que l'on tourne comme autant de rappels du génie coloriste, inspirateur né de l'Abstraction. Nous découvrons ici le William dans sa plénitude ET son art... intérieur.
Quatrième de couverture
Malgré sa gloire immense, plus d'un siècle et demi après sa mort la figure du peintre britannique J.M.W. Turner demeure encore assez énigmatique. Son oeuvre pléthorique l'a consacré comme l'un des plus grands paysagistes de l'histoire de la peinture et comme un étonnant magicien de la couleur, précurseur de l'impressionnisme et de l'abstraction. Tempêtes, naufrages, incendies, montagnes, précipices... Une oeuvre sans cesse à la recherche du sublime et où les êtres humains sont singulièrement peu présents. Déjà légendaire de son vivant tant par ses humeurs et ses bizarreries que par ses techniques picturales plus ou moins secrètes, Turner a connu après sa mort quelques « aventures » posthumes. Aux anecdotes sur sa vie discrète (et peut-être débauchée) se sont ajoutées ces découvertes faites par John Ruskin lorsqu'il dut faire l'inventaire de l'incroyable masse d'oeuvres que le peintre avait léguée à son pays : près de 300 tableaux, 1400 gravures, 30 000 aquarelles et dessins, dont 300 carnets ! Au moment de ce recensement, entre 1855 et 1858, le bruit avait couru que Ruskin, avec l'accord du directeur de la National Gallery, aurait détruit des oeuvres du peintre jugées trop obscènes. On ne sait pas si l'histoire est véridique ou s'il s'agit seulement d'une vantardise de Ruskin, vantardise qu'il répète, âgé, lorsqu'il est interrogé par Frank Harris. L'inventaire complet des carnets de dessins et des feuilles volantes du legs Turner prouve cependant qu'il subsiste 108 dessins à caractère érotique. Sur l'un des carnets épargnés, Ruskin a même écrit au crayon : « Conservé seulement comme preuve de dérèglement mental ».
Cet ouvrage présente ainsi de simples graffitis obscènes (très obscènes !), des académies (selon un point de vue inhabituel), des « reportages » sexuels lors de voyages, des scènes nocturnes étranges qui annoncent Degas, les sous-entendus fort troublants de certaines aquarelles de Petworth ou de Venise, enfin les extraordinaires Colour Studies qui font penser à Fragonard mais qui semblent aussi une application insolite des principes d'Alexander Cozens (ces rideaux entrouverts évoquent aussi Les Curieuses de Fragonard). Reproduites également des oeuvres de Rembrandt, de Boucher, de Courbet ou de Picasso qui rappellent que tous les grands peintres ont été tentés par l'obscène, et par les délices du voyeurisme et de la pornographie.