Jacques Moeschal ou La sculpture architectonique

Jacques Moeschal est un homme discret, secret. Les écrits qui le concernent sont très peu nombreux. Le catalogue complet de ses oeuvres n'existe pas. Sans l'amitié de Philippe Roberts-Jones qui a obtenu de Jacques Moeschal qu'il se livre à une longue conversation et qu'il sorte de ses tiroirs une iconographie souvent inédite, ce 6^e carnet d'architecture n'aurait pu voir le jour.

En paraphrasant légèrement Octavio Paz, on pourrait dire de Jacques Moeschal : « Contre le vacarme, il invente des formes, liberté qui s'invente elle-même et l'invente chaque jour. »

Pour créer ces formes monumentales, le sculpteur architecte affronte les données intimes des matières, marbre, métal ou béton. Au-delà des matières, le signe qu'il dresse tient compte du sens du lieu ; que ce soit La flèche du Génie civil lors de l'exposition 1958, la « serrure » à la frontière franco-belge sur l'autoroute, ainsi qu'une multitude d'autres totems dans le désert du Néguev sur la voie olympique de Mexico, ou dans le hall de l'aéroport de Bruxelles National.

Ce livre existe enfin. Il témoigne du trajet d'un grand sculpteur contemporain, reconnu sur le plan international mais peu connu sur sa terre natale.