Jacques Villeret

J'avais 5 ou 6 ans. C'était confus mais tout est parti de là.

Dans une salle de spectacle, je n'avais pas envie d'être à ma place, je voulais être là-bas... plus loin, sur la scène, avec les autres.

Ce livre rassemble et regroupe par thèmes plusieurs centaines d'extraits d'entretiens de Jacques Villeret avec des journalistes.

C'est en catimini que Jacques Villeret est entré dans nos rétines.

Avant La soupe aux choux, une bonne vingtaine de films nous avait déjà rendu familier ce visage lunaire, fendu d'un sourire enfantin et timide.

Une présence à laquelle la notoriété ne changea rien : nous avions tous un oncle, un cousin, un ami de la famille qui lui ressemblait un peu.

Et il donnait si peu l'impression de jouer la comédie ! Il était ses personnages.

Tous ceux qui m'intéressent, humainement, j'ai envie de les représenter et de les comprendre...

C'est un certain mystère, aussi, qui nous l'a rendu attachant : la dimension tragique du sourire, ce regard d'enfant pris en faute...

On devinait un vrai fond de tristesse, dans ce besoin de nous aider à supporter l'existence.

Et c'est probablement ce qui, aujourd'hui, nous le rend inoubliable.

Je suis un mélancolique.

Les soirs qui tombent me flanquent un cafard de tous les diables.

Je suis fabriqué comme ça et je dois faire avec.