Rayon Essais
Je parle aux fétiches

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 252 pages
Poids : 320 g
Dimensions : 15cm X 20cm
ISBN : 978-2-35577-267-2
EAN : 9782355772672

Je parle aux fétiches


Paru le
Broché 252 pages
Emmanuel Pierrat

Quatrième de couverture

Même sous la robe de l'avocat, Emmanuel Pierrat vit constamment avec la parole. De la plaidoirie au palais de justice, jusqu'au moment d'intimité avec son client, à huis clos dans son bureau, l'autre est son semblable parce qu'il parle. Lorsqu'il écrit il parle, il écrit et en même temps il improvise, il est dans la théâtralité. Lorsqu'il se couche, au lieu de parler au miroir de la salle de bain, il parle à des masques, à des statues, à des objets. Il parle aux fétiches et les fétiches le font parler. Il aime dire d'un seul coup à haute voix ce qui peut être très intime. Au moment où il parle au fétiche, le fétiche s'humanise, il se produit quelque chose de l'ordre de la faille, de la fêlure, de quelque chose qui met en danger ses propres raisonnements. Il sait à quel point les mots peuvent être violents, il les utilise pour accuser, pour défendre, pour jouer des vies.

Troublé de l'éveil, collectionneur de fétiches, bibliophage d'ouvrages licencieux et rares, auteur de romans érotiques, avocat au barreau de Paris, il y a en Emmanuel Pierrat du Cicéron, brillant orateur, avocat, homme d'état qui à la fin de sa vie nous lègue son œuvre majeure, De la divination, il y a dans Emmanuel Pierrat du Apulée, l'orfèvre de la langue latine, l'auteur des Métamorphoses et du discours De la Magie tenu devant le tribunal où il est accusé de sorcellerie.

Emmanuel Pierrat porte la voix, la sienne, celles des accusés, des absents, des fétiches, des sans voix. « Vous laissez l'homme dans ses pulsions, c'est la cata, dit-il, parce que l'homme n'a qu'une envie, tuer et violer son voisin. » Alors il prend avec lui une partie de la charge et du fardeau d'un sujet, advocatum, il porte la voix de l'autre. Sous la robe de l'avocat, il y a l'homme qui traque, jour et nuit, les lieux où la voix vient à manquer. Le jour, comme ces témoins muets que sont les pièces à convictions, dans un procès criminel, devant une cour d'Assises, rangées dans une vitrine, ou les objets exposés dans une vitrine du Musée de Dakar qui l'ont plongé dans une sorte d'état de grâce, d'où il en est sorti fervent collectionneur d'art africain.

Quand Philippe Bouret lui demande quel est son rapport à la psychanalyse, Emmanuel Pierrat répond : « Je me tiens à une certaine distance de la psychanalyse, dans la mesure où les réponses viendraient éclairer ma fringale de fétiches, ou répondre à mon refus du vide, où elle viendrait expliquer le mécanisme de mes accumulations, mon rythme de vie sans fin, et cent mille autres choses qui font partie de mon moteur et sont mes carburants essentiels, j'ai très peur en fait que la psychanalyse ne me dise... »

Il a vécu en Inde où on croit à la réincarnation et à la possibilité de vivre sept vies, lui qui est athée, il a décidé de mener sept vies dans une vie, il est Shiva Nataraja dansant avec ses multiples bras, qui combat, dirige, danse, qui fait de l'art africain, de la franc-maçonnerie, du cabinet d'avocat, du Palais de justice, des livres, des voyages, des débats télévisés, des chroniques hebdomadaires, du Musée du barreau de Paris, du Musée du Quai Branly, qui donne des interviews et tout cela en même temps.
Andrea Iacovella

Biographie

Philippe Bouret est psychanalyste à Brive-la-Gaillarde et auteur de plusieurs ouvrages. Il s'intéresse particulièrement aux liens entre la psychanalyse et l'art. Ses travaux dans le Champ freudien l'ont conduit à étudier la poésie courtoise dans les cultures anté-islamique et arabo-andalouse au regard de l'enseignement de Jacques Lacan, de l'œuvre de Sigmund Freud et de l'enseignement de Jacques-Alain Miller. Il a étudié la langue et la calligraphie arabes.
Depuis de nombreuses années, il articule, à partir de son expérience de rencontres avec des artistes, ce qu'il nomme « la psychanalyse en expansion » et définit ainsi ce qu'il en est pour lui de la position du psychanalyste dans la cité au XXIe siècle : « Les artistes prennent l'existence au sérieux. Ils explorent l'intranquillité, l'énigme et parfois la joie des chemins de la création, se laissent surprendre par les mots, les couleurs, les sons qui s'imposent à eux et font usage du malentendu comme marque de l'être parlant. » « Pour le psychanalyste qui va vers l'artiste, la rencontre au un par un appelle et expand le désir. Elle oriente l'engagement et révèle parfois des pépites. On appelle ça le savoir. Il en va de la survie de l'usage de la langue vivante et incarnée, il en va de la liberté. »
Membre de l'École de la Cause freudienne et de l'Association mondiale de psychanalyse, il a été Délégué par l'ECF aux cartels de l'ACF-Massif Central et membre de la Commission des cartels de l'ECF de 2013 à 2015. Engagé pendant de longues années dans les travaux du Groupe franco-algérien du Champ freudien il a été cocréateur et co-rédacteur en chef de la revue La Fibule (Groupe franco-algérien du Champ freudien). Il est nommé Membre du Pen Club français en 2017 sur proposition de Sylvestre Clancier, Président d'Honneur et Président de l'Académie Mallarmé. En 2018, il entre au directoire du Pen Club, comme vice-président du Comité des écrivains pour la Paix et co-responsable des réseaux sociaux avec le président Emmanuel Pierrat.

Emmanuel Pierrat est avocat au barreau de Paris, Ancien Membre du Conseil de l'ordre (2012 - 2014), Ancien Membre du Conseil national des barreaux (2015 - 2017). Il a été conservateur du Musée du barreau de Paris de 2013 à 2020. Il a fondé le cabinet d'avocats Pierrat & Associés, composé d'une dizaine d'avocats dont il est associé gérant. Emmanuel Pierrat est actuellement secrétaire général du Musée Yves Saint-Laurent Paris depuis 2018 et membre de la Commission des acquisitions du Musée des arts décoratifs. Il exerce aussi la fonction d'agent littéraire et artistique.
Titulaire, depuis 1997, du certificat de spécialisation en droit de la propriété intellectuelle, il a coprésidé pendant de nombreuses années le jury de spécialisation nationale organisé par le Conseil national des barreaux. Il a notamment enseigné à l'Université Paris XIII - Nord (1998 - 2008), au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ) (1998 - 2010), au Centre de conseil et de formation professionnelle (CECOFOP) (1997 - 2004), à l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (1998 - 2010), à l'École nationale des Gobelins (2004 - 2013), à l'Institut national de la formation de la librairie (INFL) (2005 - 2012). Il a siégé comme conseiller municipal du sixième arrondissement de Paris de 2008 à 2014, et est actuellement Président du Conseil de quartier Rennes du sixième arrondissement. Il a été président du PEN Club français (2018 - 2020) et a présidé le Comité des écrivains pour la paix du PEN International d'avril 2019 à septembre 2022. Il est administrateur de l'AFPIDA, section française de l'Association Littéraire et Artistique Internationale (ALAI), membre du Conseil de présidence. Il est également Secrétaire général des Bibliophiles du Palais. Il est Président du Prix Sade. Emmanuel Pierrat est Chevalier dans l'Ordre des arts et des lettres et a reçu la Grande médaille d'argent de la jurisprudence de l'Académie d'architecture. Pour le magazine professionnel Livres Hebdo, il rédige chaque semaine une chronique juridico-culturelle (depuis 1997), ainsi que chaque mois pour le magazine Écran total, le magazine des professionnels de l'audiovisuel. Emmanuel Pierrat a publié de nombreux ouvrages juridiques de référence sur le droit d'auteur, la liberté d'expression, le droit du commerce du livre et le droit à l'image. Il a également signé plusieurs essais sur la culture, la justice ou encore la censure et en particulier : La Guerre des copyrights (Fayard, 2006), Antimanuel de droit (Bréal, 2007), La Justice pour les nuls (First, 2007, 2013 et 2020), La Liberté sans expression ? Jusqu'où peut-on tout dire, écrire, dessiner (Flammarion, 2015), Nouvelles morales, nouvelles censures (Gallimard, 2018).
Bibliophile et collectionneur d'art africain, Emmanuel Pierrat a notamment publié Faut-il rendre les œuvres d'art ? (CNRS éditions, 2011), Comprendre l'art africain (Éditions du Chêne, 2008), Les Arts premiers pour les nuls (First, 2014) et Faut-il rendre les œuvres d'art à l'Afrique ? (Éditions Gallimard, 2019). Il est également l'auteur d'une quinzaine de romans et récits, dont Troublé de l'éveil (Fayard, 2008 ; et en livre audio aux Éditions des Femmes, 2009). Il a par ailleurs traduit, de l'anglais, Jérôme K. Jérôme et John Cleland, ainsi que, du bengali, Rabindranath Tagore.

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