Je suis le badaud de moi-même

Il semble que Jean Carmet ait traversé la vie en amateur averti : sans jamais se prendre au sérieux, curieux de tout, toujours disponible pour ses amis, et aimant avec tendresse et bonhomie tout ce qui fait le sel de l'existence. Comédien de talent, humaniste discret, il ne cachait pas sa passion pour les vins «honnêtes» ou autres «vins de soif» ; pour les gares, les trains et les escapades ; pour Bourgueil, le pays de son enfance, et la Loire.

Si l'on pouvait deviner, à le voir jouer, sa passion pour les mots, pour la langue, pour la littérature, seuls ses proches savaient qu'il donnait libre cours à cette passion plus secrète en écrivant au quotidien toutes sortes de textes, notant pensées et aphorismes, traits d'humour et blagues de potaches, sketches et réflexions, et répondant à son courrier avec talent. Voici, rassemblés ici, quelques-uns des écrits de Jean Carmet, au jour le jour, à la vie à la vie, pourrait-on dire...

«Je peux me mettre à la place de beaucoup de gens, mais pas à celle d'un homme politique. Il est préférable d'appartenir à un ghetto énergique que de croupir dans une majorité inerte.»

«Lorsque ma télé ne veut plus rien savoir, je m'invente des raisons cosmiques à son mauvais fonctionnement. C'est à cet instant que je deviens dangereux !»