Je vous écris de Camargue

Impossible d'envisager la Camargue sans évoquer Arles. À mesure que nous avancions dans nos recherches, la vieille ville romaine s'est imposée, avec ses monuments dont on s'aperçut au cours du XIX^e siècle qu'il convenait de les protéger (ce à quoi s'évertuera Mérimée), son indéniable grandeur («les uns la nomment la gloire des cités, les autres Rome la Gauloise», note un voyageur vers 1650), sa beauté tout simplement.

Au devant d'Arles s'ouvre le delta, avec ses paysages de sauvagerie qui ont traversé les millénaires et renvoient le passager à une période immémoriale, celle d'avant l'urbanisation. L'eau, la terre, les hommes et les animaux y composent une symphonie complexe. Une âpre poésie en émane que relatent Michelet et surtout les Provençaux, Mistral et Daudet qui en connaissent les passes et les espaces.

Ainsi la vieille ville romaine et le delta millénaire se répondent-ils, entraînant le lecteur dans une confrontation avec un passé si puissant qu'il attire irrémédiablement. Le tout sous le regard des Arlésiennes dont la beauté mythique circule au travers de ces pages et dont Dumas ne fut pas le dernier admirateur.