Jeanne de Jobourg

Une vie simple et pure comme l'eau d'une rivière, devenant soudain plus vigoureuse, plus rebelle à l'approche de l'océan. Jeanne insoumise au mode du temps raconte à travers ce livre la mutation sans fin qu'elle vit depuis sa naissance.

Une existence riche, sans tapage, sans remous, sauf l'indélébile tache de l'absence que laisse la mort des êtres aimés.

S'accrocher à des souvenirs périmés n'est pas là le résumé de ce livre. Il se lirait plutôt comme un pull, que l'on détricote, après avoir mis tant de temps à le construire. Regroupant les bouts de laine en pelotes, pour le retricoter, plus abouti.

Un point à l'endroit, des valeurs, du respect, de la simplicité, un point à l'envers, devant la technique qui remplace la main de l'homme, devant tant de violence et d'ignorance des valeurs humaines. La sagesse s'effiloche au son de la méchanceté et de la bêtise, Jeanne a compris que vivre du passé c'est un peu comme tenter de sauver les goélands de la réserve du Nez de Jobourg.

L'homme tout comme les animaux en voie de disparition, pour se sauvegarder est libre. Libre d'aimer la vie comme un cadeau, libre de se corrompre en imprudence, de partir en zigzags et se perdre. Les vieux temps ne sont pas un monument en ruine, mais une ruine à démolir.

Le récit de l'existence de Jeanne, emprunt de pudeur et d'humour, montre à quel point l'homme sait rire de son passé, sans toujours respecter ceux qui l'ont enduré et aimé.

Ses mémoires sont un clin d'œil aux grands du monde, aux «gouvernements de tous poils» qui ont oublié le sens, la plénitude, la richesse et l'amour du mot terre.