Rayon Mémoires, journaux intimes
Journal absurde : 1949-1959

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 531 pages
Poids : 508 g
Dimensions : 14cm X 18cm
EAN : 9782714307132

Journal absurde

1949-1959

Chez Corti

Collection(s) | Ibériques
Paru le
Broché 531 pages
traduit du portugais par (Brésil) Claire Cayron

Quatrième de couverture

Je rentre de trois nuits passées en manoeuvres, quatre jours entiers en quelque sorte hors de moi-même. Ce qui m'impressionne (même si j'en reconnais la nécessité), c'est que je ne m'adonne pas aux activités diverses de ma vie de façon totale. Dans mes relations avec l'armée, je ne m'implique pas car je sens que la littérature en souffre. Et quand je me plonge dans les livres, c'est en pensant à mon métier de soldat ; non par amour pour lui, mais à cause de ma dette, du paiement de ma dette qui augmente avec la solde de chaque mois. A quoi bon me consacrer à l'une des activités en étant malhonnête à l'égard de l'autre ? Est-il possible, par désir de solder une dette, de sacrifier la satisfaction intime de se réaliser ?

Ces questions m'assaillent aux moments les plus inattendus, m'envahissent et me rendent absent. Je garde le silence et ne participe plus aux conversations générales.

(...) Bref, pendant ces quatre jours de manoeuvres, j'étais hors de moi-même. Presque méconnaissable. Complètement éloigné des livres et des pensées majeures, presque réduit à un individu qui se nourrit et dort, sans avoir conscience de pouvoir tirer de lui-même autre quelque chose que les obligations quotidiennes de gagner sa vie et de jouir (1949).

Biographie

Harry Laus, treizième d'une famille de seize enfants et orphelin, par décision de son frère aîné est entré dans l'armée en 1941 à l'âge de 18 ans, et n'en est sorti qu'en 1964, avec le grade de lieutenant-colonel. L'écriture du Journal absurde, de 1949 à 1959 (avec une interruption de 1954 à 1958), témoigne des étapes, souvent éprouvantes, de son évolution psychologique et artistique dans le métier des armes, qu'il assume avec un mélange de désespoir et de conscience professionnelle.

En autodidacte, Harry Laus développe sa formation intellectuelle. Malgré la vie de caserne et de manoeuvres, il découvre Cervantès, Kafka, Dostoïevski, Tolstoï, Gide, Martin du Gard, Rilke, etc. Parallèlement, il explore sa vocation littéraire, qui deviendra publique à partir de 1953. Dans l'hostilité et la clandestinité, donc dans la violence, il tente d'assumer son appartenance à «l'espèce» (c'est son propre terme) homosexuelle.

Outre ce passionnant Journal d'un artiste sous l'uniforme, Harry Laus qui depuis 1963 était également critique d'art, et depuis 1980 directeur de musée, est l'auteur d'une cinquantaine de nouvelles, d'un «documentaire autobiographique» et de plusieurs récits romanesques.

C.C.

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