Journal d'un père

Journal d'un père

On voit souvent des pères porter leur enfant en kangourou, dans la rue. Leur tranquille fierté, leur bonheur, leur amour ne m'échappent pas. Le kangourou endort l'enfant neuf fois (neuf mois) sur dix, et le père marche sur du coton, le coton du sommeil de son enfant. Le ventre du père est rassuré : le ventre du père a son importance, vide il trouve une contenance. Le haut ventre, à mi-chemin entre le ventre et le thorax. Et, demain, le seul thorax, quand l'enfant, juché dans les bras de son père comme un guetteur avide, oubliera le ventre de sa mère pour scruter l'horizon.

De la naissance de Lou, sa fille, jusqu'aux cinq ans de Pablo, son fils aîné, Vincent de Swarte a observé ses enfants. Son Journal d'un père nous conte les premiers moments de la vie, la transparence des doigts d'un bébé, l'émergence du langage, le visage sérieux d'un petit garçon pendant que tourne le manège.

Et parce que ce père est aussi écrivain, les angoisses du soir et les premiers bonbons se mêlent à des considérations sur la métaphore, Melville ou Georges Bataille.

Chaque séquence est l'occasion de réflexions sensibles, souvent drôles et toujours émouvantes, l'ensemble dessinant, avec une rare intensité, la grande aventure de la paternité.