Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 309 pages
Poids : 450 g
Dimensions : 14cm X 22cm
EAN : 9782268044361
Journal de guerre en Chine
Quatrième de couverture
Le 28 février 1938, Auden et Isherwood quittent Hongkong à bord du Tai-Chan, un vapeur à destination de Canton. La guerre sino-japonaise a éclaté quelques mois auparavant en août 1937, et les deux amis ont l'idée d'écrire un récit de voyage sur cet Orient en tumulte. Ils rapporteront de ce voyage un récit truculent, drôle, dans la plus pure tradition de la littérature de voyage anglaise.
«A sept heures et demie, ce matin, nous quittâmes Soutchéou avec les quatre pousse-pousse que nous avions loués - un pour chacun de nous, un pour Tchiang et un pour les bagages. Les coolies avaient assuré qu'ils pouvaient aisément couvrir la distance qui nous séparait du front en l'espace d'un seul jour.
«A la porte du nord, nous arrêtâmes pendant plusieurs minutes, afin de laisser à Auden le temps de photographier le boeuf en bronze sous toutes les coutures. Une grande foule s'agglutina pour nous regarder faire, riant et bavardant à qui mieux, à juste titre, d'ailleurs, car nous formons assurément un trio incongru. Auden, avec son pardessus démesuré et informe et sa casquette en lainage de chez Jaeger, a l'air vêtu pour le pôle Nord. Tchiang, toujours aussi impeccablement mis, paraît sur le point de faire le service lors d'un dîner officiel au consulat général de Hankéou. Quant à mon béret, mon chandail et mes bottes militaires, ils n'auraient pas été déplacés à Valence ou à Madrid. Pris collectivement, peut-être ressemblons-nous, plus qu'à toute autre chose, à un groupe de personnages d'un de ces romans de Jules Verne, peuplés d'explorateurs anglais plus ou moins cinglés. Il n'y avait pas jusqu'à notre sac en toile curieusement boursouflé, lequel nous précédait dans son propre pousse-pousse, comme un empereur obèse et maussade, que l'on ne pût soupçonner de contenir une de ces fantastiques machines imaginées par Verne pour sonder le fond des océans ou voler de la Terre à la Lune.»