Rayon Mémoires, journaux intimes
Journal sous la terreur

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 533 pages
Poids : 796 g
Dimensions : 16cm X 23cm
EAN : 9782268052335

Journal sous la terreur


Collection(s) | Anatolia
Paru le
Broché 533 pages
préface Jacques Michaut-Paterno
traduit du russe par Marianne Gourg, Odile Melnik-Ardin et Irène Sokologorski

Quatrième de couverture

Issue d'une famille de hobereaux allemands établis en Russie au seizième siècle, Zinaïda Hippius (1869-1945) est une figure haute en couleur, emblématique du siècle d'Argent.

Après avoir accueilli avec enthousiasme la révolution de Février, elle déchanta presque immédiatement. D'emblée, elle conçut pour les bolcheviques une haine totale et sans merci, voyant dans la révolution d'Octobre l'arrivée «du pouvoir des ténèbres, du royaume du diable» et n'admettant pas la moindre compromission avec leur régime. Son Journal des années 1914 à 1920 est un document saisissant.

Zinaïda Hippius laisse, de par son personnage, ses salons, ses journaux et ses oeuvres un témoignage irremplaçable sur la Russie décadente et symboliste du début du siècle, la Révolution et le Paris de l'émigration russe.

1er août, Saint-Pétersbourg (ancien calendrier)

Que noter ? Et peut-on noter quelque chose ? Il ne se passe rien, sauf une chose : c'est la guerre !

Et il ne s'agit ni du Japon ni de la Turquie, le conflit est mondial. Et moi, ici, cela me fait un peu peur d'en parler. Cette guerre appartient à tout le monde, elle appartient à l'histoire. Et les observations d'un personnage ordinaire ont-elles un sens ?

D'autant plus que, comme n'importe lequel de nos contemporains, je ne m'y retrouve pas, je n'y comprends rien, je suis simplement en état de choc.

Une seule chose est claire : si je dois continuer à écrire, je dois le faire en toute simplicité.

Il semble que tout se soit joué en quelques jours. Mais, bien sûr, il n'en est rien. Nous n'y croyions pas parce que ne voulions pas y croire.

Les avant-derniers jours, j'avais été très frappée par le désordre qui régnait à Pétersbourg. Je n'étais pas en ville, mais toutes sortes de gens différents venaient nous rendre visite à la campagne, et chacun nous racontait les choses d'une manière très précise, avec sympathie. Et malgré cela, je ne comprenais absolument rien, et l'on sentait que celui qui racontait n'en comprenait pas davantage. Il était même évident que les ouvriers engagés dans le mouvement n'y comprenaient rien eux-mêmes, alors qu'ils mettaient à mal les wagons des tramways, arrêtaient la circulation, alors qu'on tirait de droite et de gauche et qu'il y avait des cosaques dans les rues.

Avis des lecteurs

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