Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 445 pages
Poids : 750 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-296-55788-8
EAN : 9782296557888
Julien Cain, un humaniste en guerre
lettres 1914-1917
Quatrième de couverture
Chémins de la Mémoire
Personnalité aujourd'hui un peu oubliée du monde de la culture, Julien Cain (1887-1974) a joué un rôle notable dans l'histoire intellectuelle de la France. Longtemps administrateur général de la Bibliothèque nationale, il a insufflé à cet établissement un dynamisme nouveau, notamment par de grandes expositions littéraires qui firent date. Membre de l'Académie des Beaux-Arts, il fut également président de la commission française de l'UNESCO et siégea dans de très nombreux organismes culturels nationaux et internationaux. Ami intime de Léon Blum, puis admirateur inconditionnel du général de Gaulle, il fut une sorte d'éminence grise des trois Républiques, dont la carrière se déroula au croisement de la politique et de la culture.
Comme beaucoup d'hommes de sa génération, Julien Cain a vu sa vie profondément marquée par les deux guerres mondiales. Mobilisé en août 1914, il est gravement blessé en février 1916 dans une tranchée de Champagne. Arrêté par les Allemands en février 1941, il subit trois longues années d'emprisonnement avant d'être déporté au camp de concentration de Buchenwald. En dépit de ces épreuves, Julien Cain ne s'est jamais départi de son optimisme et de sa confiance dans l'avenir, laissant à tous ceux qui le connurent l'image d'un humaniste souriant. C'est de cet humanisme que témoignent les quelque cinq cents lettres que Julien Cain, sergent puis sous-lieu-tenant dans un régiment d'infanterie, adressa à ses proches, principalement à son père, au cours des mois passés sur les champs de bataille de la Grande Guerre, puis dans les hôpitaux militaires où le grand blessé renaît peu à peu à la vie. Il y décrit son quotidien au milieu du « peuple des tranchées », sa lassitude et ses espoirs, commente inlassablement les nouvelles, vraies ou fausses, diffusées par les journaux. Jeune intellectuel pacifiste avant 14, marqué par l'affaire Dreyfus et admirateur de Jaurès, c'est sans état d'âme qu'il adhère à cette « union sacrée » qui, dès le début de la guerre, place au-dessus de tout la défense de la Patrie. Dans la « vie de boue, de pluie, de froid, d'attente » qu'il partage avec des millions d'hommes, Julien conserve sa résolution, son optimisme, sans que son patriotisme vire jamais à l'hystérie « antiboche » alors de mise.
Replacée dans le parcours individuel de Julien Cain, qui fut l'ami de Henri Franck et l'élève du philosophe Alain, cette correspondance de guerre apporte un éclairage sur l'itinéraire d'une génération intellectuelle confrontée, plus qu'aucune autre, aux deux catastrophes majeures du XXe siècle.