Kafka aux fourneaux

Kafka aux fourneaux

« Notre gêne ne nous empêcha pas de dîner. En contemplant le plat, je regrettai mes forces déclinantes, regrettai d'être né, regrettai la lumière du jour. Le contenu de nos assiettes ne pourrait, hélas, disparaître que si nous l'avalions. La voir manger avec un plaisir évident m'émouvait et m'emplissait de honte, me rendait à la fois heureux et triste (...) Seule la grâce avec laquelle elle dégustait chaque plat et la délicatesse de ses compliments donnaient de la valeur au repas. À vrai dire, il était infect. Elle aurait plutôt mérité une sole grillée ou du filet de faisan suivi d'un granité et de fruits d'Espagne. N'aurais-je pas pu me débrouiller pour les lui offrir ? »

Avec Kafka aux fourneaux, Lydia Davis confirme qu'elle est passée maître dans l'art de disséquer l'étrangeté et les malentendus du quotidien. Année de son intelligence, de son humour affûté et de sa suprême élégance, elle nous introduit à des êtres et des situations dont l'apparente banalité révèle l'insondable humanité. La virtuosité de sa plume rappelle celle d'une Nathalie Sarraute, ou d'une Gertrude Stein.

« Le style de Davis est une chose rare : expérimental et accessible en même temps. Son nouveau recueil se caractérise par une langue précise, des sujets contemporains et un humour aiguisé, qui sont autant de marques de fabrique. » The Daily Camera