Rayon XIXe et XXe siècles
L'affaire Dreyfus : l'iniquité, la réparation : les principaux faits et les principaux documents. Vol. 2. L'iniquité

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 187 pages
Poids : 317 g
Dimensions : 16cm X 23cm
ISBN : 978-2-36500-004-8
EAN : 9782365000048

L'iniquité


Quatrième de couverture

« Quand un officier a un secret dans sa tête, il ne le confie pas même à son képi. »

J'entendis la déposition erronée et haineuse du commandant du Paty de Clam, la déposition mensongère du commandant Henry, au sujet de la conversation que nous échangeâmes dans le trajet du Ministère de la Guerre à la prison du Cherche-Midi, le jour de mon arrestation. Je les réfutai l'une et l'autre, énergiquement, avec calme. Mais, quand ce dernier revint une seconde fois à la barre, lorsqu'il dit tenir d'une personne honorable qu'un officier du 2e bureau trahissait, je me levai indigné, et je demandai avec violence la comparution de la personne dont il invoquait les propos. Alors, avec une attitude théâtrale, et en se frappant la poitrine, il ajouta : « Quand un officier a un secret dans sa tête, il ne le confie pas même à son képi. » Puis, se tournant vers moi : « Et le traître, le voilà ! » Malgré mes violentes protestations, je ne pus obtenir que ces paroles fussent éclaircies ; je ne pus donc en montrer la fausseté.

J'entendis les rapports contradictoires des experts ; deux déposèrent en ma faveur, deux déposèrent contre moi, tout en constatant de nombreuses dissemblances entre l'écriture du bordereau et la mienne. Je n'attachai aucune importance à la déposition de Bertillon, car elle me parut l'oeuvre d'un fou. [...]

Dans la quatrième et dernière audience, le commissaire du Gouvernement abandonna tous les griefs accessoires pour ne retenir comme pièce à charge que le bordereau ; il s'empara de cette pièce et la brandit en s'écriant :

« Il ne reste plus que le bordereau, mais cela suffit. Que les juges prennent leurs loupes. »

Me Démange, dans son éloquente plaidoirie, réfuta les rapports des experts, en démontra toutes les contradictions, et termina en demandant comment on avait pu échafauder une pareille accusation sans produire aucun mobile.

L'acquittement me parut certain. Je fus condamné.

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Du même auteur : Louis Leblois