Rayon XIXe et XXe siècles
L'affaire Dreyfus : l'iniquité, la réparation : les principaux faits et les principaux documents. Vol. 6. La réhabilitation

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 196 pages
Poids : 332 g
Dimensions : 16cm X 23cm
ISBN : 978-2-36500-008-6
EAN : 9782365000086

La réhabilitation


Quatrième de couverture

Discours de Jaurès

M. Jaurès. - Il faut savoir s'il sera permis à ce parti, pendant quatre ans, de laisser faire sa presse, de laisser parler ses orateurs, de permettre à quelques-uns de ses orateurs et à toute sa presse, la propagation de monstrueuses légendes, qui peuvent servir un intérêt de parti, et puis, quand la vérité apparaît (Exclamations à droite), quand vous avez retiré de cette légende monstrueuse toute la substance, tout le profit que vous pouvez en retirer, et lorsque le moment est venu pour vous, ou de vous solidariser avec le mensonge collectif et permanent de votre presse pendant quatre ans, ou de le désavouer, il faut savoir si vous allez renier votre presse et vous renier vous-mêmes. (Applaudissements à gauche.)
[...]

M. Jaurès. - Messieurs, presque tout le clergé régulier ou séculier avait pris parti dans l'affaire... (Vives réclamations au centre et à droite.)

M. Aynard. - Ce n'est pas exact ! (Si, si ! à gauche.)

M. Jaurès. - J'ai dit : presque tout le clergé ; je ne prétends pas qu'il n'y ait eu de nombreuses et nobles exceptions. Mais l'immense majorité du clergé régulier et séculier considérait que l'acquittement du juif condamné par l'autorité serait une défaite pour l'Église elle-même et pour le principe d'autorité. (Applaudissements à l'extrême gauche et sur divers bancs à gauche. - Vives protestations à droite et sur divers bancs au centre.)

M. GAYRAUD. - Comment pouvez-vous dire cela ? Vous savez bien que c'est faux !

M. Jaurès. - Et, alors, lorsque, dans ce clergé presque tout entier obstiné à maintenir quand même une décision d'autorité ; lorsque, dans ce clergé, un homme se trouve confident, à cette heure de crise, d'un des juges qui doivent juger, et lorsqu'on apprend qu'au lieu de s'abandonner au vertige de l'esprit d'autorité et de caste, cet homme, par hasard, rappelle son devoir à celui qui demain sera juge et qui ne doit en effet être qu'un juge cherchant la vérité, on s'inquiète, on s'émeut (Applaudissements à l'extrême gauche et à gauche), et on mande auprès de cette conscience inquiète et tourmentée un officier pour lui rappeler qu'avant ses devoirs envers la vérité et envers l'Église, il a des devoirs envers une corporation armée qui exige quand même le sacrifice d'un homme ! (Applaudissements à l'extrême gauche. - Bruit à droite.)

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Du même auteur : Louis Leblois