Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 77 pages
Poids : 120 g
Dimensions : 12cm X 21cm
ISBN : 978-2-87282-689-6
EAN : 9782872826896
L'affiche
Quatrième de couverture
Abou Salem : Ceux qui croient qu'une mère peut être fière de la mort de son enfant n'ont ni mère, ni père. Ni enfant. C'est tout ce qu'il reste, sa seule porte de sortie. Peu importe ce qu'elle dit, ses yeux parlent. Regarde-les, ses yeux ! Tu verras, c'est la fosse commune des anges ! Regarde ses poings levés quand elle parle de fierté, quand elle chante et louange Dieu, qu'elle crie que Dieu est puissant ! Ils sont blancs, ses poings ! Le sang ne s'y rend plus. Que l'amertume. Ses yeux sont noirs, les larmes ne s'y rendent plus, plus rien ne s'y rend. On ne ressent aucune fierté. Aucune. Dis aux journaux de chez vous qu'on ne ressent aucune fierté à voir nos enfants se faire tuer. Tu vas le dire ?
Quand Salem était petit et que nos rues menaient à leurs tanks, ma femme le gardait réveillé toute la nuit. Pour qu'il soit si épuisé qu'il dorme le jour et qu'il n'aille pas jouer à lancer des pierres. C'est une mère... Avant tout, ce n'est qu'une mère...
Elle était belle.
Maintenant, elle rouille.
En Palestine, lorsque quelqu'un meurt d'une cause reliée directement à l'occupation, des factions s'approprient cette mort, font une affiche avec la photo du martyr et en tapissent les murs du pays. Abou Salem est l'imprimeur de ces affiches.
Un jour, il se retrouve à imprimer celle de son fils, Salem, mort par balle, lors d'un affrontement avec les soldats qui hantent son camp de réfugié.
Oum Salem, la mère du martyr, souffre jusqu'à la destruction. La famille se dégrade, la colère ne laisse plus de place à l'humanité. Shahida, la soeur de Salem, essaie tant bien que mal de rêver d'avenir avec Ismaïl, malgré les check-points... malgré l'incarcération administrative, la résistance, le soleil et le ciment... malgré la soif et la mer Morte qui baisse d'un mètre par an.
C'est la violence extraordinaire d'un impossible quotidien en terre occupée.
Puis l'histoire explose. Elle se désorganise comme la vie sous occupation. Elle remonte le fleuve de la douleur jusqu'aux exploiteurs de désespoir qui accotent les survivants dos au Mur de séparation.