Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 621 pages
Poids : 820 g
Dimensions : 15cm X 23cm
ISBN : 978-2-7453-1515-1
EAN : 9782745315151
De la comédie à la critique
Quatrième de couverture
Jouées respectivement en 1697, en 1699 et en 1708, les comédies Les Fées ou Les Contes de Ma Mère l'Oie de Dufresny et Brugière de Barante, Les Fées de Dancourt et La Fée Bienfaisante, attribuée à un certain Chevalier de La Baume, s'inscrivent au coeur d'une actualité dramatique foisonnante et témoignent diversement de la vogue des contes merveilleux en France en cette fin de XVIIe et en ce début de XVIIIe siècle.
Réunies pour la première fois dans un volume qui en propose une édition critique, ces trois pièces dégagent aujourd'hui encore un charme indéniable par leur facture et leur intrigue non dénuées de poésie. Et puisque seule leur trace écrite perdure, le lecteur aura le plaisir d'imaginer de quels effets spectaculaires de mise en scène, de quels costumes somptueux et de quels décors enchanteurs elles étaient parées pour fasciner un public qui, encore tout ébaubi par les descriptions féeriques de Madame d'Aulnoy et de Charles Perrault, se laissait volontiers surprendre par les plus prodigieuses chimères dramatiques.
Mais l'engouement pour les contes de fées qui s'empara de la France entre 1690 et 1709 suscita également un discours critique contradictoire, opposant les doctes qui regardaient avec mépris des récits assimilés aux « contes de vieilles » et les auteurs qui défendaient la légitimité du genre.
Au-delà des différends, la polémique révèle des questionnements identiques : quelle est l'origine des contes ? le merveilleux qui s'y manifeste a-t-il partie liée avec celui de la fable antique ? représentent-ils une forme originale ou s'apparentent-ils au genre romanesque ? possèdent-ils une valeur morale ? sont-ils une expression littéraire mineure ou peuvent-ils revendiquer une place honorable dans la hiérarchie des genres ? Le débat théorique qui eut lieu au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles autour du conte de fées révèle la richesse de la réflexion esthétique et morale à la fin de la période classique.