L'Ajoie

L'Ajoie

Entre 1939 et 1945, l'Ajoie au-delà de la frontière naturelle de la Suisse, c'est un no man's land, un terrain inoccupé entre les positions de deux armées, gardé par la seule Sentinelle des Rangiers de Charles L'Eplattenier, ce grand soldat de granit que les autochtones appellent familièrement le Fritz. La population manifeste un fort patriotisme suisse ; le général Guisan, comme ailleurs en Suisse, devient un personnage mythique. Avec angoisse, les habitants, qui sont de coeur avec les Alliés, observent la frontière qui sépare leur coin de pays, neutre et libre de troupes, d'un territoire occupé par la Wehrmacht. Va-t-elle respecter une frontière qui reste poreuse, malgré les mesures des autorités politiques et militaires, suisses, françaises et allemandes. Un no man's land est favorable aux activités des services secrets, des passeurs et des contrebandiers. Comme bien des frontaliers, les Ajoulots manifestent des prédispositions pour ces activités clandestines, et les gardes-frontière suisses savent fermer les yeux quand il le faut...