L'année médicale, 1989

Monsieur J.P., 26 ans, en bonne santé, sans antécédents particuliers, vient consulter pour une éruption diffuse, très discrètement prurigineuse, atteignant le tronc et les racines des membres.

A l'examen, il s'agit d'une éruption, avec de très grands intervalles de peau saine, qui est faite de deux types d'éléments : d'une part des médaillons ovalaires de un centimètre à quelques centimètres de grand diamètre, prédominant sur le thorax, les flancs, orientés de façon oblique en bas et en dedans selon les segments métamériques, rosés, un peu cuivrés, à bordure légèrement surélevée, à contours nets, avec un centre un peu déprimé et une petite squame en surface.

D'autre part, des éléments maculeux, plus nombreux, plus petits, à surface très finement squameuse, sur le tronc, le dos, la racine des membres, les parties proximales des bras et des cuisses. Les extrémités, les paumes, les plantes, la face, les muqueuses, sont respectées. Il n'existe aucune atteinte de l'état général, les aires ganglionnaires sont libres. Le patient est venu consulter, car il est essentiellement inquiet.

L'interrogatoire est capital. Il précise que l'éruption s'est installée en deux à trois semaines, par l'apparition progressive des éléments, et qu'elle a débuté par un médaillon initial unique, qui est toujours présent, même s'il a tendance à pâlir. Il est en général situé sur le tronc, le thorax ou l'abdomen. C'est une lésion ovalaire de 2, 3 ou 4 centimètres de grand diamètre, rosée et squameuse. Le centre est plus clair, moins surélevé que la périphérie. Le diagnostic de phtyriasis rosé de Gilbert (PRG) est alors porté devant l'aspect de l'éruption, son type d'installation et la notion du médaillon initial.