L'Ariégeoise

L'héroïne du texte, Mathilde Subra, a dix-sept ans à la veille de la première guerre mondiale. Elle mène l'existence tranquille d'une fille de notaire de province, partageant son temps entre Foix et la vaste métairie du Col.

Le conflit s'abat soudain sur le pays. L'étude est confiée à l'associé de son père qui part pour la guerre. Mathilde se mettra à l'ouvrage pour maintenir les biens agricoles familiaux. Comme toutes les femmes de cette époque, il lui faudra se débrouiller sans la tutelle masculine.

Ni ses amours contrariés, ni les difficultés de la vie quotidienne n'auront raison de cette adolescente qui se métamorphosera vite en une jeune femme sensible et débrouillarde, mûrie prématurément par des événements qui lui volent sa jeunesse mais ne parviennent pas à étouffer son envie de vivre. Elle fait sa propre loi: Non au désespoir, oui à l'amour.

Ce livre ne serait pas ce qu'il est sans les nombreux personnages pittoresques qui gravitent autour de Mathilde et sans le pays d'Ariège: ses montagnes, ses cavernes, ses ours et son patois chantant, ses légendes, ses superstitions comme autant de valeurs traditionnelles qui défient le temps comme le font les tours du château de Foix.

Pour reconstituer l'époque à laquelle se déroule l'action, Catherine Armessen a sillonné les chemins, arpenté les rues fuxéennes qui se souviennent de Raoul Lafagette, le poète des Pyrénées, de Delcassé, homme politique célèbre et du musicien Gabriel Fauré et s'est beaucoup appuyée sur le journal que son arrière grand-mère tenait sur des cahiers d'écolier. Cette femme discrète et généreuse y traçait jour après jour à l'encre noire ou violette, d'une fine écriture penchée, des lignes évoquant les paysages, la vie quotidienne ou le temps qu'il faisait, y consignant des mots d'enfant, des copies d'articles de journaux, des faits de guerre et des anecdotes à foison.

Catherine Armessen a également compulsé de nombreux ouvrages pour parler de personnages pittoresques comme Poiret qui partit en guerre contre le corset, Coco Chanel qui mit le jersey à la mode, pour dénicher des objets oubliés comme la marmite norvégienne, la poupée Bleuette articulée, pour évoquer les ambulances chirurgicales et les «petites Curies».