Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 493 pages
Poids : 501 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782868477279
Quatrième de couverture
L'eau à usage alimentaire, l'eau utilitaire, source d'énergie, moyen d'attaque et de défense, l'eau lustrale ou ludique, l'eau de transport, l'eau salutaire ou dangereuse... Ce sont les multiples facettes d'un élément, examiné dans cet ouvrage de synthèse. Le cadre choisi est le royaume de France, ses grands fiefs dont la Flandre, et quelques régions limitrophes dont font partie la Savoie et la vallée du Rhin, de la fin de l'Antiquité à l'aube des Temps modernes. Le sujet est vaste, la matière dispersée : ordonnances royales et princières, extraits de comptes domaniaux et municipaux, enquêtes, devis, procès, farces et nouvelles, bilans de fouilles archéologiques, découvertes d'installations portuaires et de navires fluviaux, toponymie...
Quatre angles d'approche tiennent compte de la chronologie et de la thématique : l'utilisation de l'eau dans un passé lointain, encore mal connu, du Ve au XIIIe siècle (Livre I), les mutations de la fin du Moyen Age avant, pendant et après la guerre de Cent Ans (Livre II), l'eau indispensable à l'économie urbaine (Livre III), les joies et les dangers individuels et collectifs que procurent les fleuves et les rivières (Livre IV).
Plusieurs axes de recherches sont examinés dans chacun de ces cadres. Le fleuve contribue, avec la forteresse, le pont, le simple débarcadère en bois ou le quai en dur, à fixer l'habitat. La conquête des berges, leurs difficiles aménagements, le recul des zones amphibies, la naissance de bas quartiers constituent des étapes majeures dans l'aménagement des paysages urbains du XIe au XIIIe siècle. Le pompage, le forage, la circulation et la distribution de l'eau, l'installation de puits, de fontaines, de bassins permettent de mesurer la persistance des usages anciens et les progrès. La pollution doit être reconsidérée dans le temps et dans l'espace urbain et certaines solutions, telles que les fosses à fiens, servant de dépotoirs, les réseaux d'égouts, les lieux d'aisances, la création de services de nettoyage des rues, sont modernes pour l'époque.
L'histoire de l'eau est aussi celle des moulins céréaliers et industriels, des moyens de déplacement et de transport, des équipes de halage, des compagnies de mariniers et de nauchiers. C'est également celle des batailles, des sièges, des plaisirs des yeux depuis les belles résidences, les jardins et les parcs, des jeux, du suicide, des meurtres et des exécutions. C'est celle des inondations ou des sécheresses catastrophiques et de leurs conséquences sociales, économiques et fiscales. C'est enfin le rappel du paganisme et du christianisme à travers les récits légendaires, les croyances, le rite baptismal, les fontaines sacrées.
Il s'agit donc d'un sujet essentiel par les enjeux et les travaux qu'il représente, par la remise en cause de beaucoup d'affirmations gratuites et d'idées préconçues, une recherche vivante qui pose bien des interrogations et ouvre la porte à de fructueuses discussions.