L'écriture romanesque de Maurice Bandaman ou La quête d'une esthétique africaine moderne

Maurice Bandaman, Grand prix littéraire de l'Afrique noire 1994, appartient à la nouvelle lignée d'écrivains négro-africains; il apparaît, sans conteste, comme un des meilleurs romanciers de sa génération.

On est frappé par la hardiesse et la modernité de son écriture romanesque, une écriture de la rupture, de la transgression et de la subversion, à la manière du nouveau roman ou du roman postmoderne.

Si Maurice Bandaman s'efforce d'écrire un roman «à l'africaine», en s'inspirant des ressources de la tradition orale et de la culture africaine (celle du peuple Baoulé notamment), il n'en demeure pas moins qu'il sait tirer parti de l'air du temps, des nouvelles formes d'écriture, ayant subi directement ou non (études universitaires, formation littéraire, lectures personnelles) l'influence des oeuvres des grands romanciers contemporains.

Le livre de Pierre N'DA met en valeur les mérites de Maurice Bandaman, un écrivain de talent mais pas assez connu. L'originalité de sa création romanesque se trouve fondamentalement dans la liberté qu'il prend vis à vis de l'héritage littéraire, dans sa quête de formes novatrices et dans la recherche obstinée d'une esthétique africaine moderne dans la discursivisation romanesque.