Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 167 pages
Poids : 296 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-35019-061-7
EAN : 9782350190617
Quatrième de couverture
En avril 1944, cet enfant se trouva enfermé dans un hôtel de Saint-Claude (Jura). Où il subit souillures, avillissements et assista aux terribles interrogatoires menés par Klaus Barbie (que l'enfant appelait La mort) sur les résistants du Jura. Robert Cohen, qui avait alors sept ans et demi, sera sauvé par le patron de l'Hôtel de France, de la raffle des «Pâques rouges», où 373 personnes furent déportées. 65 ans après, toujours effroyablement meurtri, il témoigne de ces journées sanglantes avec fragilité, précision et horreur...
«.../... Le train pressé nous jette sur un quai humide et noir et se sauve, honteux de nous abandonner, seuls et frigorifiés, au milieu d'un silence macabre. Hôtel de France dans la nuit : la porte explose presque sous le choc, une voix terrible hurle.
- Polizei, get auf die tür schnell et répète :
- Police allemande ouvrez, tandis qu'une pluie de coups s'abat sur la cloison.
- Ausweis, papier, schnell, schnell, marraine, sublime de force d'âme, s'est reprise, elle ouvre précipitamment son sac à main et en tremblant, en tire les papiers exigés.
- Du bist Jude ?, s'exclame-t-il
- Fou Jvifs ? Ce n'est pas une question que le militaire nous pose, il a plutôt l'air de nous dire. Faut-il être assez fou pour être Juif en ce 7 Avril 1944, oui, vraiment quelle fâcheuse idée, quel manque de goût ! .../...
.../... Le nazi malgré sa cruauté démente avait, ici, respecté l'enfance, les sbires «adoubés» d'un maréchal de France, ne la respectèrent pas.
- Amène-toi avec le môme !...
.../... Le garçonnet titubait en regagnant son logis. Durant un temps relativement court, si l'on tenait compte de ce que sa pyché avait enduré de traumatismes pendant le dit temps, il avait été irrémédiablement atteint dans ce qu'il y avait de plus pur, de plus innocent en lui .../...»
Robert Cohen
Ces extraits nous dévoilent avec quelle barbarie les nazis, mais surtout la milice - appelée par les autorités de l'époque à Saint-Claude pour se préserver des demandes d'aide des partisans de la région -, comment «ces hommes et ces femmes» se conduisirent en présence de et avec un enfant qu'ils souillèrent de façon irrémédiable. Un témoigange accablant à la limite du supportable !