L'entrée dans le temps

A qui l'entreprend, l'analyse permet de voir dans quoi il vivait enfermé : il en résulte un brusque déplacement. De surcroît, la première rencontre analytique déçoit l'analysant et aggrave son désarroi ; à lui qui venait faire une demande d'amour, l'analyste ne répond pas. Dès l'abord, il y a malentendu, perte de sens et angoisse. S'engage un processus avec cet Autre qui fuit, à ce que croit l'analysant qui se retrouve du même coup jeté dans le temps de l'Autre - c'est-à-dire le temps de l'analyse.

L'entrée dans le temps : tel est ce que devrait produire toute analyse. Par le fait qu'il implique deux personnes, le processus nécessite un déroulement diachronique entre l'instant de voir, le temps pour comprendre et le moment de conclure, dans un mouvement d'aller et retour. L'analysant n'a plus dès lors d'autre recours que d'entériner la séparation et de reconnaître que deux corps ne font jamais un depuis qu'il a été expulsé du corps de sa mère.