Collection(s) : Lettres françaises
Paru le 24/10/2013 | Broché 413 pages
Public motivé
L'envie n'est pas la passion des faibles, des « basses classes », des pauvres, des impuissants, mais un affect universel, secret et pour une part inconscient. Aucun individu ne peut prétendre en être exempt. Aucune société, égalitaire ou inégalitaire, ne peut faire l'économie du problème de l'envie. L'ouvrage tente d'en cerner la complexité à travers les définitions successives qu'en ont données la philosophie grecque, la théologie chrétienne et la psychanalyse. L'envie est au coeur des interrogations sociopolitiques, comme il ressort des oeuvres de Rousseau, Tocqueville, Michelet et Taine. La projection de l'envie joue également un rôle déterminant dans l'apparition d'un nouveau type d'héroïsme démocratique qui idéalise ce qu'on eût considéré comme de l'imposture sous l'Ancien Régime. Plus que la mélancolie, l'envie est le véritable « soleil noir » du XIXe siècle qui éclaire d'un jour menaçant les grandes démocraties en formation.
Fabrice Wilhelm est professeur à l'université de Franche-Comté où il poursuit ses recherches au sein du centre Jacques-Petit. Ses travaux, qui concernent principalement le XIXe siècle, portent sur les passions dans la littérature et l'histoire. Il a publié, en 1999, Baudelaire, l'écriture du narcissisme chez L'Harmattan, ainsi que L'Envie et ses figurations littéraires, colloque interdisciplinaire qui réunit psychanalystes, historiens et spécialistes de la littérature aux Éditions universitaires de Dijon, en 2005.