L'épreuve du fantôme dans la littérature des Lumières

Le siècle des Lumières et de la philosophie ne pouvait considérer le fantôme autrement que comme une illusion à dissiper, une épreuve de la raison et de la conscience. Le fantôme excède pourtant le cadre du seul combat critique : omniprésent dans tous les champs de la pensée et de la littérature du XVIII^e siècle, il participe souterrainement aux transformations de la morale, de l'expérience du monde et des conceptions de l'art. S'il exprime prioritairement la vanité des choses et la précarité de l'existence, il a aussi pu constituer une invitation à des manières inédites de sentir, de créer et de s'inventer.