L'érotisme comme éthique

Parce que l'acte sexuel est l'idéologie contemporaine du bonheur, parce que ceux qui font appel à nous, psychanalystes et praticiens sociaux, sans pouvoir encore soutenir une demande d'analyse, parce que ceux-là ne demandent pas à savoir "qui ils sont" mais "qui nous sommes", l'auteur a écrit ce texte dont nul ne saura s'il est livre sur l'amour ou livre d'amour.

A se chercher dans le monde des hommes, ils nous interrogent parce qu'ils se cherchent dans la vie, leur vie. "Comment les avons-nous aimés ? Comment aimonsnous ? Qu'est-ce que faire l'amour ? Comment y faire avec soi-même ?" Nous interroger, c'est le premier pas qu'ils font pour découvrir que cette question est d'abord la leur : "Qu'est-ce qu'aimer ? Comment être aimé ?"

Parce que le malaise dans la civilisation de la violence qui leur est faite tient aux images bandantes et abruptes de la chair (sexe et mort) délestée des mots qui seuls donnent mesure humaine à la rencontre des corps,

Pour toutes ces raisons, Martine Fourré ne disposait d'aucune autre réponse que la sienne ; elle s'est demandée ce qu'il en est aujourd'hui. Ce livre est la tentative de lire les modes de symbolisation actuels de cette question vieille comme le monde, celle de la jouissance du rapport sexuel et de son acte. Il restitue, pour dessiner une ouverture dans l'horreur des écrans sans savoir, l'espace d'une érotique des mots propres à border la jouissance des corps avec les échanges et les rêves qu'hommes et femmes pourraient y partager. Inventer, réinventer sans cesse la vie, celle que nous ne cesserons jamais d'écrire et de vouloir produire ensemble.

Martine Fourré est permanente de lieux d'accueil. Depuis 20 ans, elle vit au quotidien avec des enfants qui lui sont confiés par l'ASE, la PJJ ou des hôpitaux. L'expérience commencée en France trouve son prolongement actuel au niveau international. Elle est par ailleurs psychanalyste et termine actuellement une recherche en psychopathologie.

... et vouloir ami sans défaut c'est vouloir prune sans noyau, les tonneaux vides et les gens sots sont ceux qui font le plus de bruit, celui qui ne les a pas fuis au bénéfice d'un ami a jeté sa vie aux pourceaux, Pierre Perret, C'est aujourd'hui ma solitude ... Paris, Déc. 1998