L'esclavage au Niger

Lorsqu'il s'agit de parler de la traite négrière, les voix, dont celles des Africains, sont nombreuses, éloquentes et elles portent loin... Lorsqu'il s'agit de parler des esclaves des Africains, les voix diminuent en nombre et se font murmure inaudible...

Le conservateur de la célèbre Maison des esclaves de Gorée, M. Ndiaye, a réussi à faire pleurer des milliers de visiteurs sur le sort des esclaves. Il a même réussi à amener le pape Jean-Paul II à demander pardon à l'Afrique, au nom de l'humanité, pour les dégâts causés par la traite des esclaves. Cependant, quand il s'agit de l'esclavage pratiqué par les Africains, son discours se drape d'un voile de pudeur incompréhensible : la traite « avait surtout pour but de réintégrer socialement des individus qui avaient perdu leur famille à la suite des guerres ou d'autres calamités » écrit-il. Pourtant il faut que l'Afrique se regarde en face et se le dise. Elle a été, elle aussi, esclavagiste et elle le demeure dans beaucoup de pays, notamment au Niger.

Ce livre retrace de manière inédite l'existence de l'esclavage au Niger, en scrutant l'histoire, le droit et le combat des anti-esclavagistes contemporains. Il donne la parole à des hommes et femmes privés de liberté qui racontent ce qu'est l'esclavage auquel ils sont encore réduits malgré le caractère démocratique de l'État.

La lutte contre l'esclavage, ses horreurs et ses drames quotidiens vise à consolider la démocratie et l'État de droit. C'est à cela qu'invite ce livre publié avec le soutien d'Anti-Slavery International qui l'a déjà primé comme un des meilleurs outils de lutte contre l'esclavage moderne.