Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 279 pages
Poids : 340 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 978-2-296-54172-6
EAN : 9782296541726
L'esthétique de la maladresse au cinéma
Quatrième de couverture
L'Esthétique de la maladresse au cinéma
La maladresse n'est pas envisagée ici comme un défaut. En parcourant l'histoire du cinéma (de Man Ray à Jonas Mekas, de Renoir à Pialat), on découvre qu'il existe une maladresse délibérée, relevant d'un programme artistique, d'une visée esthétique. On sait que, dans le burlesque, la maladresse a un pouvoir libérateur : Buster Keaton, Charlot et Monsieur Hulot sont des saboteurs qui mettent à nu l'absurdité de notre quotidien. Certains réalisateurs ont exploité le potentiel subversif de la maladresse pour mettre en crise les conventions du « bien-filmer » traditionnel.
Dans les films de Jacques Rozier, la gaucherie (féconde) des personnages constitue une sorte de manifeste en faveur de l'« amateurisme » de la mise en scène. Comme chez Jean Rouch, Jean-Luc Godard ou Gilles Groulx, il s'agit de rejeter le savoir-faire attaché au réalisme classique pour instaurer un rapport plus authentique à la réalité. Le cinéma contemporain est tributaire de cet héritage ; la maladresse y est largement utilisée dans le but de « faire vrai ».
Une recherche plus approfondie montre que la maladresse recouvre encore d'autres enjeux : elle permet d'interroger les présupposés du médium cinématographique et, in fine, de désigner les limites de l'image, de montrer que quelque chose échappe - qu'il y a du non-visible, de l'insaisissable, de l'imprésentable.