L'étoile ferrée morlaisienne

C'est en 1865 que la dernière des grandes lignes ferroviaires fut mise en service, joignant Paris à Brest. La fièvre de la traction à vapeur s'empara alors de tout le pays. La Bretagne ne fut pas en reste, et particulièrement la région de Morlaix. Ainsi, après son interconnexion avec Paris à l'est et Brest à l'ouest, la ville se connecta au nord à la zone maraîchère de Saint-Pol-de-Léon et Roscoff, alias la « ceinture dorée », et au sud à Carhaix par la première ligne du Réseau Breton. Un réseau départemental relia Morlaix à ses voisines des Côtes-du-Nord. Un « troisième réseau » fut même élaboré.

À une époque où Morlaix ne comptait que treize mille habitants, cinq gares se partageaient son trafic voyageurs et marchandises ! La gare de Carhaix devint même la plus grande gare à voies métriques de France et d'Europe. La Première Guerre mondiale, en favorisant l'essor des transports routiers, porta un coup fatal aux réseaux secondaires. Le réseau ferré se réduisit jusqu'à atteindre une configuration proche de l'actuelle.

La gare de Carhaix a toutefois gardé un peu d'activité ferroviaire et abrite aussi la gare routière. Les gares de la « ceinture dorée » continuent à assurer un petit trafic mais la liaison avec les Côtes-d'Armor est fermée depuis longtemps. À Morlaix, futur pôle d'échanges multimodal lié à l'arrivée de la Grande Vitesse en Bretagne, les projets de réaménagement de la gare vont bon train.

Dans cette véritable épopée, l'auteur fait revivre les acteurs politiques, économiques et techniques du moment, aussi bien locaux que nationaux.