L'Etoile nord-africaine

C'est en 1926 que le Comité Exécutif de la III^e Internationale charge le PCF de créer au sein de l'émigration l'Étoile Nord-Africaine (ENA). Dans son Assemblée générale constitutive, l'Étoile adopte un programme politique qui sépare le programme démocratique réalisable dans le cadre existant et le programme politique réalisable après la victoire du socialisme dans les pays capitalistes. Mais au Congrès antiimpérialiste de Bruxelles en 1927, Messali Hadj, le secrétaire général de l'ENA établit un lien étroit entre les deux parties du programme. Il se prononce pour l'indépendance de l'Algérie, une Assemblée Constituante, l'expropriation du colonialisme, la satisfaction des besoins sociaux des populations opprimées d'Algérie, l'unité des trois pays d'Afrique du Nord et la transformation de l'empire en un Commonwealth franco-africain. Après 1928, l'Étoile devient indépendante du PCF et, surmontant tous les obstacles, se construit en s'engageant dans la lutte sociale et politique en France.

En 1936, l'Étoile adhère au Front populaire. Elle participe aux grèves, à la lutte contre l'impérialisme, le fascisme, le racisme et l'antisémitisme, mais elle refuse le plan Viollette soutenu par le Congrès musulman algérien. L'Étoile est alors interdite mais elle se reconstitue sous un sigle nouveau: le Parti du peuple algérien (PPA).

Créée par l'émigration ouvrière algérienne, l'Étoile nord-africaine est le cas unique et exemplaire d'une organisation révolutionnaire construite au sein même du pays colonisateur et manifestant toujours sa solidarité avec la classe ouvrière et le peuple français ami.