Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 157 pages
Poids : 200 g
Dimensions : 13cm X 21cm
ISBN : 978-2-37475-042-2
EAN : 9782374750422
L'êtrécrivain
méditations et vagabondages sur la condition de l'écrivain
Quatrième de couverture
Tout écrivain, à un moment donné de sa vie, doit se poser la question : qu'est-ce que c'est, « être écrivain » ou, pour reprendre l'expression de Michel Host, qu'est-ce que l'êtrécrivain ?
Je me suis senti proche de Michel dans ces méditations vagabondes à cause de trois mots qui résument mon rapport à l'écriture : plaisir, nécessité et sincérité.
« Le plaisir a été mon premier moteur et le reste aujourd'hui encore », proclame-t-il d'emblée. Plaisir d'une phrase jubilatoire, dont les mots dansent. Plaisir porté jusqu'au mysticisme : pour les écrivains comme pour leur lecteur, il suffit de posséder « une grâce singulière, el ángel des Espagnols, ou une aura » qui transmette « une sorte de feu, parfois proche d'un enthousiasme sans dieu ou sans dieux ».
Mais qu'est-ce qui parle à l'écrivain, quel est cet « ange » dont la présence transparaît dans son texte ? La réponse nous vient de Rilke et traverse les méditations de Michel Host : la nécessité. Remplir la page blanche « paraît une nécessité, une sorte de devoir ». L'oeuvre porte en elle-même sa seule raison d'être ; est écrivain celui qui la comprend, et qui s'y plie, dans un « intime consentement à l'art ». On écrit parce qu'une oeuvre veut être écrite. L'oeuvre est dans l'artiste, comme la statue est dans le bloc de marbre ou l'arbre dans la racine. « La racine veut puissamment son arbre », quoiqu'elle en ignore la forme.
Si l'on se plie à cette nécessité de l'oeuvre, celle-ci ne peut être que sincère. Bonne ou mauvaise ? La question n'est pas là. L'oeuvre sera juste si l'arbre répond à ses racines. La pertinence du projet et l'adéquation du style à ce projet sont pour Michel Host les seuls critères pour juger de la valeur littéraire. Trouver ses propres lois et celles de l'oeuvre à venir : voilà le secret de l'êtrécrivain. Il y a là un pacte de lecture qu'il faudrait faire signer à tout critique, sinon à tout lecteur.