Rayon Mémoires, journaux intimes
L'étreinte du vivant : journal 2020

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 697 pages
Poids : 700 g
Dimensions : 15cm X 21cm
ISBN : 979-10-95248-33-0
EAN : 9791095248330

L'étreinte du vivant

journal 2020


Collection(s) | Le chant du merle
Paru le
Broché 697 pages

Quatrième de couverture

L'Étreinte du vivant

Avec L'Étreinte du vivant, le lecteur d'Albert Strickler découvre, à de nombreux égards, un volume extraordinaire de son Journal.

Exceptionnel, moins à cause du caractère hors norme du volume - après tout, Le Bréviaire de l'écureuil avoisinait déjà les 700 pages en 2009 - que du parti pris d'y intégrer Un Silence incandescent, la période du Journal, entre le 17 mars et le 10 mai, correspondant à celle du premier confinement.

Une option que l'auteur a rapidement trouvée moins frustrante que d'amputer l'ensemble d'une partie essentielle.

Tant il est vrai qu'il lui était impossible d'imaginer que le lecteur, qui n'avait pas lu Un Silence incandescent, pût tenir entre ses mains un livre « incomplet » !

Un livre duquel on aurait retiré presque deux mois, alors qu'une des obsessions du poète reste de ne pas laisser tomber la maille du moindre jour d'écriture, de peur de voir se défaire le tricot.

Et là, en l'occurrence, la grande tapisserie d'un Livre d'heures particulièrement rare et précieux, compte tenu de l'inédite complexité de 2020 et de ses multiples crises anxiogènes.

Une période obscure qu'Albert Strickler a essayé de traverser en éclaireur avec l'armure de la joie et la lampe frontale de la poésie, mais aussi en puisant plus que jamais dans la corne d'abondance de ces riens somptueux, que son insatiable besoin de partage le pousse à nous offrir au quotidien.

Une belle façon de prolonger l'incandescence du printemps et de continuer à célébrer le miracle des rencontres au cœur de l'Ouvert !

Avec la lente joie grenue d'une première mûre qui explose sur ta langue

C'est toute l'enfance qui afflue

C'est l'œil tendrement acide d'un merle qui fond dans le regard de l'absence

20 mai

Le chant du merle m'arrive par vagues. J'ouvre la fenêtre, j'éteins la radio.

La houle qu'il module met le fil à mes lèvres. Ensemble, nous formons les relais ténus mais vibrants de ceux qui célèbrent.

D'où le plaisir vif de sentir la joie qui passe d'une poitrine à l'autre. Comme de l'eau de source dans une suite de vasques ou la tremblante lumière de l'hostie que le geste suspend entre le ciboire et la bouche, le temps du « révélé ». Poésie : langue de communion !

13 juin

Tous les chemins, hier, avaient l'air rythmés par les cerisiers qui croulent d'un verger à l'autre. Je les ai vus cette nuit en contreplongée éclabousser la nappe du ciel en taches rouges, noires et orange. Mes yeux les pillaient comme les plus gourmands des étourneaux.

Il y a, me suis-je dit, une secrète connivence entre la joie et le fruit. Peut-être parce que des deux on fait des boucles d'oreilles dont les ombres caressent nos vies.

20 octobre

Landévennec. Je n'y croyais plus. J'y suis. Arrivé dès None, j'attends Gilles Baudry qui me rejoint une heure plus tard à l'accueil.

L'homme, lumineux, essaie mon prénom. J'y réponds comme la clé de la joie à la bonne serrure.

S'ensuit tout naturellement un long partage dont la poésie occupe l'essentiel avec nos sources et nos rencontres...

30 novembre

Mais je pense aussi aux photos des personnes handicapées qui me sont littéralement tombées entre les mains un peu plus tôt. Je les ai toutes « reconnues » et j'ai eu du mal à ne pas pleurer en les nommant. (...)

Merci d'avoir éclairé mon chemin en me permettant de vous donner le baiser aux lépreux hors de toute distanciation.

Merci de m'avoir offert l'humilité de me mettre à vos genoux.

De m'avoir offert la grâce de cette génuflexion.

Merci de m'avoir désarçonné avec tant de délicatesse.

Le chemin de Damas est fait de tendresse aussi.

8 décembre

L'esprit de l'Avent ? J'ai eu droit à deux belles surprises ce matin. Tout d'abord, sur le parking du labo où m'attendait, à l'endroit où je voulais me garer, un pupitre avec une partition et, juste à côté, une voiture au coffre ouvert, d'où un quidam sortit une trompette et un ordi dont il se servit aussitôt pour nous gratifier d'un concert. (...)

Quelques minutes plus tard, sur le trajet du retour enveloppé dans la même nuit que le parking du labo, je remarquai, le cœur battant, deux magnifiques cerfs qui semblaient procéder au comptage des véhicules au bord de la RN59. A moins qu'ils n'attendissent le Père Noël qui les aurait attelés à son traîneau !

Avis des lecteurs

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